vins-rouges

Gilles-Éric Séralini, le biologiste français qui dénonce depuis des années les pesticides comme étant cancérigènes et potentiellement mortels, mène depuis 2015 une expérience… où il fait « déguster » du vin contenant des pesticides.

Il vient d’en résulter un livre, intitulé Le goût des pesticides dans le vin, publié en janvier chez Actes Sud, et co-signé par un chef cuisinier bio, Jerôme Douzelet.

C’est à Séralini, connu depuis des années pour ses prises de position férocement anti-OGM et anti-pesticides, qu’on doit une expérience, en 2012, sur des rats nourris aux OGM avec ou sans pesticides. Une expérience devenue célèbre à cause de ses photos de rats porteurs de tumeurs grosses comme le poing. Mais une expérience largement discréditée : l’échantillon était trop petit, les paramètres trop nombreux, et la lignée de rats avait été judicieusement choisie pour sa propension à développer davantage de tumeurs que la moyenne.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Mais comme ce biologiste proclame depuis des années que les pesticides sont dangereux même à de très faibles doses, son dernier livre suscite du coup une certaine perplexité : soit il ne croit pas qu'ils sont dangereux à de très faibles doses, soit il fait volontairement courir un danger mortel à ses collaborateurs.

Ces cobayes, selon le livre, furent 71 professionnels, entre autres de la gastronomie et du vin comme les chefs Marc Veyrat et Régis Marcon ou le cinéaste Jonathan Nossiter. Chaque « goûteur » a testé une parmi 16 paires de vins, un « bio » et un « non bio », qu’il devait ensuite comparer avec deux verres d’eau, un avec et un sans pesticides. Une analyse des résultats, co-signée par Séralini et Douzelet, est également parue (sans révision par les pairs), mais ne révèle pas grand-chose sur la façon dont on pourrait démontrer ce que ces gens ont détecté : ont-ils vraiment « senti » les pesticides, ou une différence entre vins « bio » et « non-bio » ? Les résultats sont-ils statistiquement significatifs, sachant qu’au terme de la première étape, sur les 195 tests, 48 ont été écartés parce que les premiers commentaires des goûteurs ne montraient aucune différence significative entre les deux vins ? Les paramètres retenus et les méthodes de calculs utilisées laissent perplexes, sans parler de l'objet de la recherche lui-même.

Je donne