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Il y a 90 ans, en 1928, était publié un livre d’anthropologie qui n’allait pas se contenter d’avoir une résonance chez les universitaires : outre qu’il était écrit par une femme — événement rarissime —, certains lui attribuent le mérite d’avoir contribué à la révolution sexuelle.

Margaret Mead était cette anthropologue. En 1925, elle avait quitté l’Université Columbia, à New York, pour aller étudier la culture du peuple des îles Samoa, dans le Pacifique Sud. La manchette d’un tabloïd de l’époque avait réussi à rassembler deux stéréotypes d’un seul coup : « une fille délurée de 24 ans part seule à l’aventure pour vivre parmi les sauvages du Pacifique Sud ». Le résultat sera un livre qui restera longtemps controversé : Adolescence à Samoa (Coming of Age in Samoa). L’auteure y décrit la jeunesse des îles, en particulier les adolescentes.

 

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Une partie de la carrière de Margaret Mead sera consacrée par la suite à lutter contre les stéréotypes de genre, à travers les regards des autres cultures, mais ce livre cristallise déjà ses convictions : les lecteurs occidentaux y découvrent une société où la sexualité est beaucoup moins taboue que chez eux (y compris l’homosexualité), et des femmes beaucoup plus libres de chercher un partenaire qu’il ne l’aurait été possible aux États-Unis ou en Europe. Bien que certains continuent aujourd’hui de reprocher à l’auteure d’avoir présenté un portrait trop idyllique, le message général qui deviendra le sien est que « les différences de personnalités entre les sexes sont des créations culturelles auxquelles chaque génération est poussée à se conformer ». Un message dans lequel des millions de femmes se reconnaîtront dans les décennies suivantes et qui sera le catalyseur de changements durables.

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