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Approchons-nous du jour où il n’y aura plus d’océan Arctique — juste un Pacifique et un Atlantique se partageant la tarte là-haut ? Bienvenue dans un nouveau monde où les eaux plus chaudes de l’un et de l’autre pénètrent un océan jadis glacé — et avec ces eaux plus chaudes, arrivent de nouvelles espèces.

On appelle ça « l’atlantification » et la « pacification » de l’Arctique. Déjà, depuis quelques années, des biologistes remarquent que, depuis le nord des pays scandinaves, des morues, des maquereaux et autres poissons européens migrent plus loin vers le Nord, à mesure que la saison des glaces diminue ; de la même façon que, au nord de l’Alaska, de nouvelles espèces d’oiseaux venus du Sud supplantent des mouettes et autres oiseaux de mer qui avaient jusqu’ici le monopole. Entre les deux, dans les eaux canadiennes, des épaulards sont observés plus loin que jamais à l’intérieur des eaux arctiques.

Mais cette transformation se mesure aussi en volume d’eau : dans une édition récente de la revue Progress in Oceanography, une chercheuse américaine évalue que la masse d’eau du Pacifique qui passe à travers le détroit de Bering en une année a augmenté de 70 % entre 2001 et 2014 — avec l’aide, là aussi, du recul de la calotte glaciaire. Du côté de l’Atlantique, selon une autre étude récente, un phénomène similaire a un impact tangible: cet influx d’eau plus chaude est en train de briser le courant océanique qui, normalement, servait de barrière entre le chaud et le froid, permettant du coup à encore plus d’eau de l’Atlantique de se mêler à celle de l’Arctique. Et les eaux de l’Atlantique ne sont pas seulement plus chaudes, elles sont aussi plus salées, d’où des perturbations imprévisibles de la vie marine en perspective.

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