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Notre vision négative des incendies est-elle le résultat de notre transition vers un mode de vie entièrement urbain, coupé de la nature ? Chose certaine, à travers les âges, si les différents peuples ont su garder leurs distances avec le feu, ils n’en ont pas moins reconnu en lui quelque chose de positif pour l’équilibre naturel.

Autrement dit, alors qu’un feu de forêt est vu aujourd’hui comme un ennemi à éradiquer, il a longtemps été reconnu pour ce qu’il est : une façon pour la nature de se régénérer.

Pour certains types de végétations, le feu est même indispensable à la bonne santé, comme l’eucalyptus ou les plantes à fleurs de la famille des Protéacées. Ce sont deux des exemples qu’utilise le géologue et paléobotaniste britannique Andrew C. Scott dans un livre de vulgarisation intitulé Burning Planet. Et pour bien comprendre le rôle du feu, dit-il, il ne faut pas s’arrêter aux quelques milliers d’années de notre civilisation, mais aux 400 millions d’années d’histoire de la vie sur la terre ferme.

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Andrew C. Scott, né en 1952, a consacré une partie de sa carrière à fouiller un sujet a priori aride : le charbon. C'est que le charbon laisse des traces à travers les ères géologiques, et ces traces révèlent combien le feu a été un acteur omniprésent, partout sur notre planète. Si on sait lire le charbon, on peut en apprendre davantage sur l’histoire des climats et sur les niveaux d’oxygène et de dioxyde de carbone dans l’air — parce que la végétation n’est pas tout : pour avoir un bon feu de forêt, il faut aussi avoir atteint un certain taux d’oxygène.

L’auteur ne recommande évidemment pas de tout laisser brûler sous prétexte que le feu constitue un acteur indissociable de la nature. D’autant que notre civilisation a dépassé depuis longtemps le stade où elle n’était qu’un témoin indifférente : avec le réchauffement climatique, il y aura encore plus d’incendies à grande échelle, et ceux-ci menaceront de plus en plus souvent nos infrastructures, nos terres agricoles, notre accès à l’eau et nos vies.

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