Il était une fois dans l'astéroïde
(ASP) - Quon soit surpris de trouver
des collines sur un astéroïde en dit long
sur... la profondeur de notre ignorance à légard
des astéroïdes. Des collines, et
des couches de sédiments, encore que le terme
"sédiment" devrait peut-être
être révisé, sur un monde qui na
jamais vu une seule goutte deau en 4 milliards
et demi dannées...
Lorsque la sonde Near-Shoemaker a été
envoyée se "poser" -sécraser,
plus exactement- sur lastéroïde Eros
en février dernier,
elle est devenue le premier engin à nous renvoyer
des images et des données scientifiques sur la
composition dun de ces cailloux. Il en a résulté
deux études que publie la
revue Nature dans sa dernière édition.
Ce sont les " sédiments "
qui retiennent le plus lattention, en ceci quils
sont "mobiles". Mais dabord, un mot
dexplication: les corps célestes formant
notre système solaire, incluant la Terre et les
autres planètes, de même que les astéroïdes,
se sont petit à petit formés par lagglomération,
les unes aux autres, de particules de poussière,
pendant des dizaines de millions dannées.
Les plus gros ont attiré à eux de plus
en plus de "morceaux", et sont devenus les
planètes que nous connaissons, tandis que les
plus petits, comme Eros (dune forme irrégulière,
il mesure tout juste 34 km X 13 X 13), demeuraient seuls
dans leur coin et y sont restés pratiquement
tels quels, inchangés, depuis quatre milliards
et demi dannées.
Pourquoi ces sédiments sont-ils
qualifiés de "mobiles"? En réalité,
aucune séquence de photo ne les montre en train
de voler au vent, sur un monde qui na pas non
plus connu un seul souffle de vent, puisquil na
jamais non plus abrité datmosphère
depuis sa naissance. Mais lemplacement de ces
couches de poussière, sur les collines, représente
un mystère. Lune
des deux équipes, rattachée au département
de géologie de lUniversité Northwestern
(Illinois) et à lUniversité Cornell
(New York) explique ce mystère par un phénomène
électrostatique qui aurait soulevé la
poussière dormant sous la surface, laquelle serait
ensuite allée retomber sur ces collines, une
partie glissant, comme du liquide la gravité
est pratiquement nulle là-bas- dans les dépressions
du sol.
Des détails fascinants pour les
planétologues, mais de peu de poids pour les
profanes... Sauf pour une chose. Eros fait partie de
ces astéroïdes dont la trajectoire, loin
dêtre sagement ordonnée, croise à
loccasion lorbite terrestre. Chaque nouvelle
connaissance acquise à leur sujet est donc une
arme potentielle contre eux, si jamais le jour se présente
où il faudra employer les grands moyens pour
en faire dévier un de sa course...