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Le 4 décembre 2001



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Clones à la Une

(ASP) - Ce n’était pas seulement du clonage humain qui était annoncé la semaine dernière. C’était avant tout un coup de marketing de la part de la compagnie américaine Advanced Cell Technology (ACT): car tout ce qui a été obtenu en effet, ce sont des embryons de cinq jours composés d’un maximum de six cellules, lesquels sont tous morts avant d’avoir dépassé ce stade -soit avant d’avoir pu produire les fameuses cellules-souches, ce à quoi ils étaient pourtant censés servir.

Cela, tous les experts en embryologie l’ont rapidement noté. Mais avant qu’ils ne prennent la parole, il a fallu 24 heures, et ce laps de temps a largement suffi à la nouvelle pour faire le tour du monde.

Après cinq jours de croissance, s’est par exemple insurgé, depuis l’Ecosse, Ian Wilmut, le "père" de la brebis clonée Dolly, ces embryons auraient dû être composés de 60 cellules, et non de seulement six. Ce qui indique que quelque chose a très mal fonctionné dans l’expérience d’ACT -et une lecture de leur recherche, parue dans le Journal of Regenerative Medicine, révèle qu'ils ne savent même pas ce qui a mal tourné.

Mais c’était là un "détail" qui importait peu, lorsque la nouvelle est sortie ce dimanche-là, chapeautée du titre "clonage humain": comment ne pouvions-nous pas sauter sur cette histoire, spécialement pendant la période des cotes d’écoute de novembre, a justifié dans le Buffalo News un professeur de journalisme de l’Université du Missouri. "C’était une campagne de relations publiques", s'indigne Arthur Caplan, directeur du Centre de bioéthique à l’Université de Pennsylvanie. "C’était destiné aux investisseurs, et non aux scientifiques."

Pire encore, le fait que l’histoire sorte un dimanche —et le dimanche de l’Action de grâces, en plus- était apparemment délibéré: journée plus maigre en nouvelles, qui rend les salles de rédaction moins susceptibles de se lancer dans de difficiles vérifications; les journalistes scientifiques sont tous absents; et les biologistes qui pourraient commenter sont introuvables.

Le président d’ACT, Michael West, qui a enfilé des entrevues sans interruption ce jour-là, ne s’en est pas caché, lorsqu’interrogé par le New York Times : cette recherche a été soumise au Journal of Regenerative Medicine, parce qu’il s’agit d’une de ces revues scientifiques qui se contente de publier les recherches sans véritablement les contrôler (ce qui permet au chercheur d’assurer sa paternité sur une découverte), au contraire de revues plus prestigieuses comme Science ou Nature, qui soumettent toute recherche à un comité d’experts.

Les journalistes auraient-ils pu agir différemment? Chose certaine, reprend Arthur Caplan, ils devraient être conscients qu’une histoire comme celle-là, même si elle ne contient rien de faux, peut avoir pour but de les utiliser afin d’attirer les investisseurs vers une compagnie qui a bien besoin d'argent. "Il y a beaucoup d’autres grosses histoires comme celle-là. Je crois que la biologie va être l’événement majeur du XXIe siècle. Et les médias doivent se donner pour mission de mieux couvrir la science, la technologie et la médecine, ou ceci va se produire encore et encore."

Pascal Lapointe

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