(ASP) - Que fait une fourmi lorsqu’elle se retrouve devant un chargement trop lourd à transporter? Elle appelle ses petites amies à l’aide, et celles-ci se partagent le poids aussi efficacement que si vous aviez placé des roues sous un traîneau.

Trois fourmis: la plus grande au milieu, qui transporte le fardeau sur son dos; et les deux plus petites sur les côtés, qui servent littéralement de support à la fourmi centrale. C’est ainsi que fonctionne le travail d’équipe chez ces bestioles, décrivent, dans la dernière édition de la revue Animal Behaviour, trois chercheurs de l’Université de Bristol, Angleterre. Et ce qu’il y a d’étonnant là-dedans n’est pas tant le travail d’équipe —lequel est fréquent chez ces insectes qu’on n’appelle pas "sociaux" pour rien- que la façon dont ce travail d’équipe semble planifié: la fourmi la plus grande est réellement plus grande que la moyenne de ses congénères. Et les deux plus petites sont réellement plus petites que la moyenne de leurs congénères.

Un pareil trio —ou, parfois, un duo- s’il avait été constitué de fourmis normales, n’aurait pas fonctionné: celles-ci se seraient gênées mutuellement tout au long de leur marche. A deux ou à trois fourmis d’inégales grandeurs, le poids et le centre de gravité se trouvent répartis de façon quasi-idéale.

D’où tirent-elles pareille connaissance ? Ce n’est qu’un exemple de plus de la spécialisation des tâches entraînée par les gènes dans une colonie d’animaux sociaux, selon le biologiste Francis Ratnieks, de l’Université de Sheffield, Angleterre, interrogé par le service d’information de la revue Nature. "Le travail d’équipe tire le meilleur de la force de travail de la colonie."

"La division du travail des fourmis est comme une équipe de football. Vous ne pouvez pas simplement choisir 11 joueurs au hasard", vous devez répartir vos ressources de la façon la plus logique. Comme les fourmis le savent déjà... depuis des dizaines de millions d’années.