(ASP) - Or donc, les dinosaures n’avaient pas les trous en face des yeux, mais bien les narines. Fort bien. Mais à part de nous apprendre que les bestioles du Parc jurassique sont peut-être différentes de la réalité, qu’est-ce qui justifie une publication dans la prestigieuse revue Science ?

Eh bien, tout d’abord, une réponse nouvelle à la façon dont les dinosaures respiraient. Il en faut, de l’air, pour faire bouger une carcasse pareille, et si les narines sont placées plus bas sur le visage que ce qu’on avait supposé jusqu’ici, cela veut dire que l’intérieur du crâne, de même que tout le système respiratoire interne, doit lui aussi être redessiné.

Mais aussi, une réponse nouvelle à la façon dont les dinosaures trouvaient leur nourriture et détectaient l’approche de prédateurs. Selon l’anatomiste Lawrence M. Witmer, de l’Université de l’Ohio, ce "design" aurait carrément aidé les plus gros des dinosaures à devenir, justement, aussi gros. Le gigantisme de certains d’entre eux a toujours fait problème parmi les paléontologues: anatomiquement, rien ne semblait les préparer à devenir les plus grands animaux de l’histoire. Avoir les narines placées davantage vers l’avant du museau rehausse le sens de l’odorat. Soit plus d’informations, et des informations de meilleure qualité -une clef de la survie.

Il y a plus d’un siècle que les dinosaures sont dessinés avec les narines à la mauvaise place, selon Lawrence Witmer. Il s’est en fait rendu compte, à un moment de sa recherche —une comparaison des crânes de dinosaures avec ceux d’animaux actuels- que les dessins que nous faisons aujourd’hui des dinosaures ont davantage à voir avec l’habitude qu’avec une recherche scientifique rigoureuse des... narines.