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Le 9 août 2001



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Le microbe qui n'existait pas

(ASP) - Enterrés sous le plancher des océans, dorment 10 mille milliards de tonnes de méthane -soit deux fois la quantité totale de combustibles fossiles, charbon, pétrole et autres. Or, une molécule de méthane est 25 fois plus résistante en tant que gaz à effet de serre que n’importe quelle molécule de dioxyde de carbone. Par conséquent, sous les océans, dorment suffisamment de méthane pour bouleverser tous les climats de la planète, s’ils devaient s’échapper dans l’atmosphère -et on suppose que cela s’est produit à quelques reprises au cours des quatre derniers milliards d’années.

Pas de quoi s’inquiéter, puisqu’une échappée de méthane ne se produit pas tous les jours, mais tout de même juste assez pour aller voir ce qui se passe là-dessous. Et c’est ainsi que des géochimistes ont pu découvrir un microbe inattendu, tellement friand de méthane qu’il en dévore 300 millions de tonnes par année. Une quantité qui, n’eut été de ce microbe, se serait bel et bien échappée des océans, et aurait atteint notre atmosphère -avec des effets imprévisibles sur le climat.

Ce microbe est d’autant plus inattendu, écrivaient ces biologistes en juillet dans la revue Science, qu’il semble appartenir à une branche de l’évolution inconnue jusqu’ici. William Reeburgh et ses collègues de l’Université de Californie à Irvine l’étudient en réalité depuis les années 70: mais il leur a fallu pratiquement tout ce temps avant de pouvoir démontrer que le méthane "disparu" et ce microbe étaient liés.

Car au point de départ, la biologie avait bien du mal à accepter l’existence d’un micro-organisme bouffeur de méthane, dans un milieu où il ne peut pas compléter sa diète avec de l’oxygène -car sans oxygène, disaient les biologistes, cette bestiole ne reçoit pas l’énergie nécessaire pour décomposer son méthane. Pour couronner le tout, reconstituer l’environnement de ce microbe en laboratoire s’avérait pour ainsi dire impossible, d’où l’attente de 30 ans avant d’aboutir à cet article dans Science.

La conclusion, en fin de compte, est simple, mais intriguante. Ces micro-organismes, bien que ressemblant superficiellement aux bactéries, présentent une structure connue uniquement d’une branche distincte de l’arbre de la vie : les archéen (une branche distincte de la grande majorité des espèces vivantes, les bactéries et les humains y compris). Des analyses génétiques allemandes ont confirmé ce fait l’an dernier.

Où tout cela nous conduit-il ? Au fait qu’une branche distincte, méconnue de l’évolution, qui fut peut-être fondamentale il y a 4 milliards d’années mais qui semble marginale aujourd’hui, joue peut-être un rôle fondamental dans l’équilibre de notre planète: en dévorant leurs 300 millions de tonnes de méthane annuellement, elles rendent un sacré service à leurs lointains cousins -bactéries et humains y compris. C’est peut-être même à ces bestioles insolites qu’on doit la diminution du taux de méthane dans l’atmosphère il y a quelques milliards d’années -diminution sans laquelle vous ne seriez pas là en train pour lire cet article.

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