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L'inconscience et la vache folle

(ASP) - Si vous cherchez un coupable pour les décès et tous les dommages causés par la maladie de la vache folle, vous allez chercher longtemps. Les politiciens britanniques n'ont pas menti lorsqu'ils ont déclaré que la viande de boeuf était saine, ils étaient mal informés. Et de plus, il est possible que certaines des victimes n'aient même pas été contaminées par de la viande de boeuf.

Ce sont deux des conclusions qui se dégagent de deux rapports de comités d'enquête britanniques sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob -la variante humaine de la vache folle. La première de ces conclusions fera pousser un soupir de soulagement aux responsables politiques qui, à la fin des années 80, avaient envoyé nombre de messages rassurants à la population, jusqu'à ce que, en mars 1996, ces mêmes responsables doivent admettre publiquement que des décès récents étaient directement reliés à la vache folle. Soulagement, parce que le rapport conclut en effet que politiciens et employés de l'Etat ont donné ces informations rassurantes en toute bonne foi, sur la base des informations disponibles à l'époque.

Ceci dit, le rapport rappelle aussi que de nombreux signaux d'alarmes envoyés par les scientifiques n'ont pas été entendu, ou ne l'ont été que très tardivement. Il n'y avait certes pas consensus sur la façon dont se transmettait la maladie -l'hypothèse des prions n'a gagné en crédibilité qu'au milieu des années 90- mais il y avait tout de même, dès 1988, de très forts soupçons sur la possibilité que la maladie se transmette aux humains, par l'intermédiaire de boeufs nourris avec de la moulée contenant de la farine animale. Or, on s'est appuyé sur l'absence de consensus sur le mode de transmission pour ne rien faire avant 1996.

Comme en France, le comité d'enquête recommande très fortement l'exclusion de toute farine animale dans l'alimentation des boeufs -ce qui est déjà en vigueur de facto- mais aussi des moutons.

Et comme si ce n'était déjà pas assez compliqué, il y a la deuxième conclusion, d'un comité d'enquête écossais : plusieurs des victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (leur nombre s'élève maintenant à 82 en Grande-Bretagne) semblent n'avoir pas consommé davantage de boeuf que la moyenne de la population. Pourquoi ont-elles été contaminées et pas d'autres? Le rapport se montre prudent, mais avance la possibilité que la maladie ait pu être transmise par d'autres voies -par exemple, un vaccin. On sait que certains vaccins sont ainsi fabriqués à partir de cultures provenant de tissus d'animaux d'élevage. Serait-il possible qu'en dépit des règlementations très strictes, remontant à 1989, sur l'utilisation de boeufs provenant de pays "sans vache folle", des tissus contaminés se soient glissés dans un vaccin? Surtout quand on sait que certains des vaccins produits avant 1989 étaient toujours en vigueur en novembre 1993 en Grande-Bretagne... C'est l'hypothèse affolante que glisse discrètement le comité, en soulignant qu'il ne s'agit que d'une hypothèse, mais qu'elle mérite d'être prise en considération...

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