OGM: étiqueter ou ne pas étiqueter?
(ASP) - Après neuf ans de débat,
il ny a toujours pas consensus sur létiquetage
des aliments transgéniques.
Il y a en effet neuf ans que cela dure,
même si le consommateur croit généralement
que les OGM ont surgi de nulle part il y a deux ou trois
ans. Et une rencontre internationale, sous légide
des Nations Unies, tenue la semaine dernière
à Ottawa, a
consacré une fois encore la présence de
deux camps : ceux qui veulent tout étiqueter,
et ceux qui ne veulent pas, alléguant que le
consommateur ne comprend pas ce que veut dire "génétiquement
modifié".
Ce qui, en un sens, nest pas entièrement
faux. Comment étiqueter, par exemple, une huile
de maïs qui ne contient plus un seul fragment de
maïs, si ce maïs était, au départ,
génétiquement modifié ?
Mais les hésitations du camp nord-américain,
en réalité, viennent surtout du fait que
la peur anti-OGM qui a frappé lEurope depuis
trois ans na eu que peu déchos de
lautre côté de lAtlantique.
Et que lAmérique du Nord produit beaucoup
daliments modifiés génétiquement,
ce qui favorise la présence dun très
puissant lobby anti-étiquetage. En comparaison,
en Europe, "les groupes de consommateurs, le public
en général, sont sensibles à la
question des aliments transgéniques", explique
à la BBC Patrick Deboyser, à la tête
de la division sur lalimentation, le droit et
les biotechnologies au sein de la Commission européenne,
favorable à létiquetage.
La dispute, résume la BBC, va certainement
monter jusquà lOrganisation mondiale
du commerce, les Etats-Unis étant apparemment
déjà prêts à accuser lEurope
de placer des barrières "inacceptables"
à lexportation de produits américains,
avec cette obligation détiqueter. Cette
partie-là du débat, qui na plus
rien de scientifique, ne fait que commencer...