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Le 11 octobre 2001



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Comment se protéger contre l'anthrax

(ASP) - Les masques à gaz ont beau s’envoler comme des petits pains chauds, particulièrement en Floride, la protection qu’ils offrent contre une éventuelle exposition à l’anthrax est proche du zéro absolu.

Il faut d’abord se rappeler que ce qu’on appelle l’anthrax est une bactérie. De son vrai nom, en français, bactérie du charbon. Une bactérie pas nécessairement mortelle, mais pas trop sympathique non plus. C’est la plus probable des armes biologiques, parce que de toutes celles évoquées depuis cinq ans (de la peste noire à la fièvre Ebola en passant par la variole ou une mythique super-bactérie), c’est la plus facile à créer et " cultiver ".

Ou, disons plus exactement, c’est la plus " accessible ", dans l’état actuel des connaissances scientifiques. En réalité, elle n’est pas aussi facile à "gérer" que ça. Même la fameuse secte japonaise Aoum en a fait l’expérience, elle qui, avant de répandre du gaz sarin dans le métro de Tokyo, a essayé de répandre de l’anthrax... et a échoué à huit reprises.

L’anthrax est une bactérie qui voyage sous la forme de ce qu’on appelle une spore, un genre de " ballon " qui enrobe la bactérie proprement dite, la protège, et la rend ainsi plus résistante à des environnements qui, autrement, pourraient lui être néfastes. Mais une spore sans odeur et invisible.

D’où la double inutilité des masques à gaz. D’abord, parce qu’elle est microscopique en plus d’être résistante, la spore peut s’infiltrer n’importe où. Par conséquent, un masque à gaz, pour être efficace, se devrait de coller parfaitement à la peau, ce qui est rarement le cas (pourquoi croyez-vous que dans les laboratoires stériles, les scientifiques qui manipulent virus et bactéries sont vêtus de la tête aux pieds d’un scaphandre hermétiquement fermé ?). Ensuite, puisque cette spore est invisible à l’oeil nu et inodore, on n’est pas prévenu quand elle s’approche. Et un individu normal ne peut tout de même pas porter un masque à gaz 24 heures sur 24...

Enfin, pour compliquer encore plus les choses, il n’y a pas de symptômes d’une infection à l’anthrax et ce, pendant les premiers jours suivant une exposition à cette bactérie.

Alors comment se protéger ?

Les antibiotiques constituent une arme bien plus efficace que les masques à gaz. Contrairement à ce que la psychose qui règne actuellement en Floride pourrait laisser croire, on ne meurt pas souvent d’une exposition à l’anthrax. On en meurt même rarement. Une bonne ingestion d’antibiotiques vient à bout de la bactérie. La ciprofloxacine, ou Cipro, s’est révélée efficace contre la plupart des souches d’anthrax.

Et puis, il y a exposition et exposition. Les patients qui n’ont été exposés aux spores que par la peau n’auront généralement pas besoin de beaucoup d’antibiotiques pour s’en débarrasser. C'est pour ceux qui les ont respirées qu'il y a réel danger: si les spores vont se loger dans les poumons, et que rien n’est fait pour les combattre, c'est la mort dans la majorité des cas, par complications respiratoires, comme ce fut le cas chez ce directeur photo de la compagnie American Media, vendredi dernier. En revanche, la deuxième personne atteinte dans le même édifice, un coursier, s’est révélée porteuse de spores dans ses fosses nasales, sans que celles-ci n’aient eu le temps —ou la capacité- de se rendre jusqu’à ses poumons.

Dans tous les cas, le traitement aux antibiotiques peut alors se poursuivre pendant 60 jours, le temps nécessaire pour s’assurer que toutes les spores ont " pris racine ", puis ont été détruites.

Ceci dit, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et se bombarder d’antibiotiques " au cas où ". Un chimiste floridien a été fier d’annoncer au New York Times qu’il avait vendu 20 fois plus de Cipro depuis deux jours qu’en temps normal. Or, l’antibiotique n’est pas une arme à utiliser à tort et à travers : sur-utilisée, comme elle l’a souvent été depuis 50 ans, elle contribue à accélérer l’évolution de familles de bactéries résistantes aux antibiotiques (sur un million de bactéries, que ce soient celles de l'anthrax ou de la tuberculose, il y en a toujours une ou deux qui sont résistantes; surmultipliez les antibiotiques, et vous éliminerez si efficacement le million de "faibles"… que la poignée de résistantes engendrera une descendance prolifique!). Par ailleurs, l’antibiotique entraîne des effets secondaires, spécialement chez les enfants.

Enfin, s’il devait vraiment y avoir une crise majeure, il existe un vaccin, produit pour l’instant en quantités limitées, mais dont l’efficacité est encore plus élevée que celle des antibiotiques.

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