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Le 11 octobre 2001



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Comment se procurer de l'anthrax

(ASP) - On ne se procure évidemment pas d’anthrax à la pharmacie du coin. Mais pour un amateur de guerre biologique, il est plus facile d’en trouver que de trouver une éprouvette contenant un virus Ebola.

Sauf que la véritable difficulté n’est pas là. La difficulté, si on est un terroriste déterminé, c’est d’arriver à convaincre la bactérie qu’est l’anthrax d’agir comme on voudrait qu’elle agisse.

L’anthrax, ça se trouve dans la nature, puisque la bactérie en question vit dans le sol un peu partout dans le monde —d’où elle ressort parfois pour infecter animaux et humains. On ne peut pas savoir à l’avance où une épidémie surgira —mais l’existence d’une épidémie peut être une occasion, pour un terroriste, d’aller renouveler ses " provisions " d’anthrax.

L’anthrax peut aussi s’obtenir dans des centres de recherche, des instituts où on cultive des tissus organiques, ou des banques de microbes; plus de 1500 de ces banques, à travers le monde, "cultivent" plus d’un million de souches de micro-organismes, virus et bactéries, certains d’entre eux mortels. Tout dépendant du coin de la planète où on se trouve, pour sortir clandestinement un "échantillon", il faut travailler soi-même dans ce laboratoire, ou avoir un joli magot d’argent pour corrompre quelqu'un. Il y a peu, voire pas du tout, de coordination, entre ces différents centres de recherche, hôpitaux et instituts, et les règlementations varient du tout au tout d’un pays à l’autre.

On sait que l’Iraq a fabriqué des armes à l’anthrax avant la guerre du Golfe, en 1991, et peut-être encore aujourd’hui. Ce n’est sûrement pas le seul pays.

Ceci dit, fabriquer des armes est une chose. Fabriquer des armes qui fonctionnent, c’en est une autre.

Car une fois qu’on est parvenu à se procurer de l’anthrax, on n'est pas au bout de ses peines. Encore faut-il avoir sous la main une souche virulente: certaines sont en effet dangereuses, d’autres beaucoup moins.

Et une fois qu’on a sous la main une souche virulente, encore faut-il la garder en vie: cela signifie un laboratoire équipé de la technologie de pointe, allant du contrôle de la température jusqu’au suivi de la croissance et de la multiplication de notre culture bactérienne. Et pas seulement sa croissance en éprouvette : il faudra tester sa virulence sur des souris, des hamsters, des lapins, des chiens. C’est seulement si ça fonctionne à toutes ces étapes que notre terroriste pourra raisonnablement espérer que la souche qu’il a sous la main pourra aussi contaminer les humains.

Et ce n’est pas encore fini. Une fois qu’on l’a gardée en vie, et qu’on s’est assurée qu’elle se multiplie chez des animaux sans perdre de sa virulence au passage, il faut la transporter en-dehors du laboratoire: or, certaines souches ne survivront pas au changement d’environnement. Et quand bien même y survivraient-elles, une fois relâchées dans la nature (par exemple, vaporisées depuis un aérosol), certaines mourront tout de suite, parce qu’elles n’auront pas trouvé assez vite un hôte (humain ou animal). Ou parce qu’elles en auront trouvé un, mais n’auront réussi à l’attaquer que de façon superficielle (comme ce fut peut-être le cas chez ce coursier floridien, la deuxième personne diagnostiquée à l’anthrax, au début de la semaine).

Bref, on ne fait pas mûrir une colonie d’anthrax dans le fond de son garage… ou de sa caverne d'Afghanistan. C’est une tâche de très longue haleine, nécessitant des experts scientifiques de haut niveau, un équipement technologique de pointe, de l’argent, et beaucoup de patience.

Mais si on réussit à franchir toutes ces étapes, alors on a vraiment sous la main une arme propre à garder l’ennemi perpétuellement sur le qui-vive.

Et garder l'adversaire sur le qui-vive est souvent, l'Histoire l'a démontrée à maintes reprises, le but visé par celui des deux adversaires qui n’a pas les moyens financiers de lutter sur le champ de bataille...

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