Le réchauffement combattu par les volcans
(ASP) - Et si le réchauffement
de la planète était encore pire quon
ne le pensait? Cest linquiétante
question quon est en droit de se poser, lorsquon
apprend que depuis 20 ans, les éruptions volcaniques
ont masqué une bonne partie du réchauffement
global.
Explication. Une éruption volcanique,
comme chacun sait, envoie dans latmosphère
des tonnes et des tonnes de gaz et de poussière.
Plus léruption est violente, et plus ses
effets sétendent à de grandes distances :
le gaz et la poussière forment des écrans
qui bloquent la lumière du soleil dans certaines
régions, ou latténuent au-dessus
dimmenses territoires.
Et les effets ne se font pas ressentir
que sur le sol. Des chercheurs du Laboratoire national
Lawrence Livermore, en Californie, associés à
des collègues britanniques et allemands, viennent
détablir que les plus larges éruptions,
entre 1979 et 1999, ont chaque fois refroidi la basse
troposphère, cest-à-dire la couche
de notre atmosphère qui va du sol jusquà
une altitude de huit kilomètres.
Or, en refroidissant cette " couche ",
où les climatologues, depuis des décennies,
ont pris mesures après mesures pour déterminer
si la Terre se réchauffait ou non, ces éruptions
ont considérablement faussé les données:
si la Terre se réchauffe bel et bien, mais que
les scientifiques basent leurs calculs sur la température
de lair qui, elle, est régulièrement
refroidie par ces éruptions volcaniques, leurs
calculs en sont, de ce fait, faussés.
Certes, diront les experts, les climatologues
ont souvent été mystifiés, depuis
20 ans, par les différences apparentes de réchauffements
entre la surface de la Terre et la basse troposphère:
alors que la première se réchauffait à
un rythme soutenu, la deuxième ne montrait que
peu ou pas de changements. Cet écart était
la source de grands débats et était
souvent récupéré par les opposants
à la "théorie" du réchauffement
global. A présent, ceux-ci ont un argument de
moins pour prétendre à une incertitude
quant à la réalité de ce réchauffement:
"sans la diminution de la couche dozone et
les récentes éruptions du El Chichon et
du Pinatubo, il est hautement probable que la basse
troposphère se serait réchauffée
(elle aussi) au cours des deux dernières décennies".
Létude est parue dans lédition
de novembre du Journal of Geophysical Research-Atmospheres.