Semaine du 12 février 2001

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Chronologie du génome humain

(ASP) - L'annonce qui survient aujourd'hui est le résultat d'un rêve en cours depuis un demi-siècle.

Avril 1953 - James Watson et Francis Crick découvrent la double hélice formant l'ADN, cette immense molécule qui contient notre bagage génétique. Leurs résultats sont publiés par la revue britannique Nature. C'est le moment où la génétique prend véritablement son essor.
1962 - La découverte vaut aux deux chercheurs le Prix Nobel
1977 - Deux équipes indépendantes, l'une dirigée par Allan Maxam et Walter Gilbert, à l'Université Harvard, et l'autre par Frederick Sanger, au Conseil de recherche médicale de Grande-Bretagne, développent chacun de leur côté une méthode pour le séquençage de l'ADN. La méthode reste largement théorique, faute des ressources informatiques énormes que nécessiterait, à l'époque, un travail aussi colossal. Aujourd'hui, le Centre Sanger, en Grande-Bretagne, est l'un des chefs de file mondiaux du décodage du génome humain.
Mai 1980 - David Botstein, du Massachusetts Institute of Technology, Ronald David, de l'Université Stanford (Californie) et Mark Skolnick et Ray White, de l'Université de l'Utah, publient dans l'American Journal of Human Genetics une méthode pour cartographier l'ensemble du génome humain.
1982 - Akiyoshi Wada ajoute à cela une méthode de séquençage automatique qui s'appuierait sur des robots, pour la construction desquels la compagnie japonaise Hitachi propose son aide.
Juillet 1984 - Une équipe du Conseil de recherches médicales de Grande-Bretage publie dans Nature la séquence complète du génome d'un virus, le virus Epstein-Barr.
Mai 1985 - L'Américain Robert Sinsheimer préside un congrès à l'Université de Californie, où est discutée pour la première fois la faisabilité du décodage du génome humain. Les plus optimistes parlent alors d'une tâche qui prendrait des décennies.
Février 1986 - Sydney Brenner, du Conseil de recherches médicales (CRM) de Grande-Bretagne (encore lui) demande à l'Union européenne d'entreprendre un programme concerté de cartographie du génome humain. Une petite initiative en ce sens démarre au CRM.
Mars 1986 - Aux Etats-Unis, le ministère de l'Energie devient le premier organisme public de là-bas à discuter d'un plan pour séquencer le génome humain. L'étude du génome y démarre officiellement en septembre, avec un budget de 5,3 millions$ emprunté à d'autres projets.
Avril 1987 - Un comité recommande au ministère de l'Energie de dépenser un milliard sur sept ans pour le séquençage du génome. C'est le démarrage de l'Initiative génome humain, ancêtre du Projet international génome humain.
Octobre 1987 - Helen Donis-Keller et ses collègues de la firme Collaborative Research Inc. publient dans Cell la première "carte" génétique de l'humain, composée de 403 marqueurs -une paille aujourd'hui, un exploit il y a 13 ans.

Février 1988 - L'année du virage. Le Conseil national de recherches des Etats-Unis endosse le Projet génome humain et lui alloue immédiatement 200 millions$. Le NIH (National Institutes of Health), principal organisme subventionnaire en recherche biomédicale, crée dans les mois qui suivent une agence pour coordonner ce projet, baptisée Hugo (Human Genome Organization), dont il confie la direction au Britannique James Watson. Objectif: dresser la carte en 15 ans. En juin a lieu le premier congrès annuel sur le génome, au Laboratoire de Cold Spring Harbor.
Septembre 1989 - Le ministère de l'Energie et le NIH créent un comité conjoint sur les implications éthiques, légales et sociales du projet génome humain.
Août 1990 - Le NIH lance des programmes de séquençage de quatre êtres vivants censés servir de " modèles " : trois bactéries, dont l'E. coli et la bactérie de la levure de bière, et un ver, le C. elegans.
Juin 1991 - Un biologiste du NIH, J. Craig Venter, annonce dans Science une stratégie pour découvrir les gènes dits "exprimés". Une controverse éclate un mois plus tard au cours d'une audience du Congrès, lorsque Venter révèle que le NIH remplit des demandes de brevets sur des milliers de portions de ces gènes.
Octobre 1991 - Lancement, au Japon, du projet de décodage du génome du riz.
Avril 1992 - Après une dispute sur la question du brevetage de portions de gènes, James Watson démissionne comme directeur du projet génome humain. Quelque 250 laboratoires internationaux en font alors partie.
Juin 1992 - Craig Venter démissionne pour fonder l'Institut de recherche génomique (TIGR), un organisme officiellement à but non lucratif basé à Rockville, Maryland. Son collègue William Haseltine dirige une compagnie-soeur, Human Genome Sciences, fondée dans le but de commercialiser les produits de TIGR.
Octobre 1992 - Des chercheurs français du Généthon dressent la première carte d'un chromosome humain, le chromosome 21, totalisant environ 1,7% de l'ensemble du génome. Publication dans Nature.
Octobre 1993 - Le NIH et le ministère de l'Energie publient un plan d'avenir révisé, où ils prévoient avoir complété le décodage en 2005.
Juillet 1995 - Craig Venter et Claire Fraser, du TIGR, de même que Hamilton Smith, de l'Université Johns Hopkins, publient dans Science la première séquence génétique d'un véritable être vivant (un virus n'en est pas vraiment un, du moins si on considère que ce micro-organisme ne vit pas tant qu'il n'en envahit pas un autre), la bactérie Haemophilus influenzae.
Décembre 1995 - Des chercheurs du Généthon et de l'Institut Whitehead, dont le Québécois Thomas Hudson, publient une carte du génome humain contenant 15 000 marqueurs.
Octobre 1996 - Un consortium international publie la carte du génome de la levure de bière.
Septembre 1997 - Publication du génome de la bactérie E. coli.
1997 - Déclaration de l'UNESCO sur le génome humain, défini comme patrimoine génétique de l'humanité, et interdisant par conséquent toute forme de brevet, en plus de s'opposer au clonage humain.
Février 1998 - Formation d'un consortium international pour le séquençage du génome du riz.
Mai 1998 - Craig Venter crée la compagnie Celera et annonce qu'il aura complété la carte du génome humain dans seulement trois ans, pour 300 millions$. C'est le début de la "course". En réaction, le Wellcome Trust double son financement au projet génome humain, le faisant passer à 330 millions$. Toujours en réaction à cela, en octobre, le NIH et le ministère de l'Energie annonce un nouveau plan, accéléré: la publication d'une "version de travail" dès 2001, et l'aboutissement du séquençage dès 2003 (plutôt que 2005).
Décembre 1998 - Publication dans Science du premier génome d'un être vivant complexe, le ver.
Mars 1999 - Sentant Craig Venter lui souffler dans le dos, le projet génome humain devance sa date, de 2003 au printemps 2000.
Mars 2000 - Celera et ses alliés publient dans Science le génome de la mouche à fruit (ou mouche drosophile), le plus gros génome complété jusqu'alors, ce qui confirme l'efficacité de la méthode controversée de séquençage mise au point par Craig Venter.
14 mars 2000 - Le président américain Bill Clinton et le premier ministre britannique Tony Blair font passer la dispute dans le domaine public en demandant aux scientifiques du monde entier de rendre accessibles à tous leurs données.
26 juin 2000 - Annonce solennelle des deux groupes -Celera et le projet génome humain. La carte du génome est quasi-complète -une déclaration qui, encore aujourd'hui, reste sujette à caution, chacun ayant sa propre définition de ce que signifie "quasi-complète"...
Décembre 2000 - Publication du génome de la première plante.
11 février 2001 - Publication des séquençages de Celera et du Projet génome humain, respectivement dans Science et Nature.

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