Semaine du 13 novembre 2000

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L'Europe abandonne la chasse à Higgs

(ASP) - L'Europe baisse les bras. En dépit d'un effort de dernière minute des physiciens, le CERN, à la frontière franco-suisse, ne poursuivra pas sa chasse à cette mystérieuse particule appelée le boson de Higgs, laissant ainsi le champ libre aux Américains.

Le CERN a finalement annoncé le 8 novembre ce que les experts de là-bas craignaient: l'appareillage complexe de son accélérateur de particules, dans un tunnel circulaire de près de 30 km de long, sera démantelé, pour laisser place à son successeur. Sauf que, comme il faudra cinq ans pour mettre le tout en place, et qu'au Fermilab de Chicago, les nouvelles machines, elles, entreront en opération le printemps prochain, après cinq années de préparation, le boson de Higgs, cette particule que l'on croit être derrière la masse de tout ce qui bouge dans l'Univers, risque fort bien d'être détecté à Chicago plutôt qu'à Genève (voir notre capsule de la semaine dernière).

Et ce n'est pas seulement une compétition entre une poignée de chercheurs ultra-spécialisés: compte tenu de l'importance du boson de Higgs dans les théories au centre de la physique moderne, le "gagnant" de la course risque de se voir attribuer rien de moins que le Prix Nobel.

Encore une fois, c'est l'argent qui a parlé : compte tenu des coûts qu'aurait impliqué un maintien, un an de plus, du Large Electron-Proton Collider (60 millions$) les responsables du Laboratoire ont pris la décision -qu'ils avaient initialement décidé de prendre en septembre, mais que les derniers événements avaient retardé- de fermer boutique tout de suite, afin de mieux repartir à neuf. La construction de son successeur, le Large Hadron Collider, coûtera 1,8 milliard$ sur cinq ans.

Cette déception -les physiciens du CERN semblaient convaincus d'être à deux doigts de démontrer l'existence du boson- sera sûrement utilisée, dans les mois et les années à venir, comme exemple des retards pris en maints domaines par la recherche européenne face à la recherche américaine. Dans les faits, à l'heure actuelle, le CERN et le Fermilab sont sur un pied d'égalité, technologiquement parlant, lorsqu'il s'agit de partir à la chasse à ces particules fantômes. Mais en réalité, le Fermilab a cinq ans d'avance, ayant pris beaucoup plus tôt que son homologue suisse la décision d'investir dans une nouvelle génération d'équipements. En d'autres termes, ce sont des décisions prises il y a plus de cinq ans qui se révèlent payantes aujourd'hui, et qui se révéleront peut-être encore plus payantes l'année prochaine. Tout ce que le CERN peut désormais espérer, sans garantie, c'est que le Fermilab, s'il effectue la découverte attendue, accorde publiquement au CERN le mérite d'avoir défriché le terrain. Mais, à supposer qu'il le fasse, ce sera une bien mince consolation...

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