L'échinacée en voie d'extinction?
(ASP) - Léchinacée,
cette plante qui aurait la capacité de stimuler
notre système immunitaire, "pourrait disparaître
dici 15 à 20 ans si on napprend pas
à la cultiver", affirme le Dr Faiz Ahmad,
professeur de botanique à l'Université
de Brandon, au Manitoba.
Pour linstant,
cette plante pousse à létat sauvage
dans les prairies de louest du pays, ou encore
dans des aires abandonnées. Des fermiers arrachent
les racines et les vendent aux compagnies pharmaceutiques,
lesquelles acceptent les plants sils contiennent
dassez grandes concentrations de chicorée,
déchinacoside et disobutylamide.
"Le problème
cest quil ny a que trois espèces
déchinacée sur neuf qui possèdent
ces ingrédients" explique le botaniste.
"Il pourrait y avoir dautres ingrédients
actifs, mais pour linstant, nous ignorons presque
tout sur cette plante." Cest pourquoi le
Dr Ahmad tentera dapprofondir ses connaissances
sur ces neuf espèces et de développer
un marqueur dADN qui aidera à identifier
plus rapidement les trois plantes qui possèdent
les ingrédients recherchés.
Car une des craintes,
cest de voir quelques fermiers tenter de cultiver
la mauvaise souche. " Il est beaucoup mieux
den cultiver que de les arracher et de voir disparaître
les réserves naturelles, mais encore faut-il
savoir quelles espèces sont recherchées
et apprendre à les cultiver ". Certaines
espèces se ressemblent effectivement beaucoup.
Si un agriculteur investit trois à quatre ans
pour faire grandir la mauvaise plante - temps requis
pour quelle pousse - il met son entreprise en
jeu.
Faiz Ahmad tentera
aussi de croiser les familles qui présentent
le plus de potentiel de marché. Une nouvelle
espèce hybride pourrait alors devenir intéressante
à cultiver pour le Canada. "Jaimerais
bien que le gouvernement sintéresse plus
à ce problème, qui pourrait en fait devenir
une solution économique ".
Cet exemple qui nous
touche de près nous aide à comprendre
les enjeux liés à la perte de biodiversité,
rencontrée plus fréquemment encore dans
les pays tropicaux. En effet, les pays riches en espèces
végétales se font piller de nombreuses
familles de plantes, au profit des compagnies pharmaceutiques
des pays riches.
Brigitte
Blais