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Le 17 octobre 2001



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Journalisme jaune ou vert

(ASP) - Controverse dans le monde du journalisme environnemental américain. Un journaliste et chroniqueur-vedette de la télé, John Stossel, a rencontré le printemps dernier des profs, des parents et des élèves, dans des écoles où sont donnés des cours d'écologie, en prétendant faire un reportage sur la Journée de la Terre. En réalité, il préparait un reportage sur ce qu'il avait déjà décidé d'appeler la "propagande verte", que ces profs insuffleraient soi-disant à leurs élèves.

Le reportage, diffusé au réseau ABC, a déclenché une tempête de protestations parmi les journalistes spécialisés, protestations qui ont à leur tour fait monter aux barricades les défenseurs de Stossel. John Stossel, en plus d'être souvent associé à des émissions spéciales d'information d'une heure au réseau ABC, sur des thématiques économiques ou sociales, est également connu pour ses chroniques dans le cadre de la prestigieuse émission d'affaires publiques du réseau ABC, 20/20, où il se range résolument parmi le courant le plus conservateur de la politique américaine.

Ce qui est reproché à Stossel: en tout premier lieu, un manque d'éthique journalistique. Lui et ses collaborateurs ont contacté profs et parents sous un faux prétexte, en l'occurrence, la Journée de la Terre. Mais il y a pire, a dénoncé cet été Sheldon Rampton, auteur et journaliste, spécialisé dans la dénonciation des tactiques douteuses de certaines firmes de relations publiques:"j’avais commencé à entendre parler de ce reportage en avril, lorsqu’un groupe de pression de l’industrie des pesticides avait fait circuler un mémo" auprès de ses membres, leur demandant un coup de main. Le réalisateur de l’émission de John Stossel, disait le mémo, était à la recherche "d’exemples d’enfants à qui on a fait subir la "peur verte" dans des écoles qui enseignent l’environnementalisme apocalyptique (doomsday environmentalism) " (lire le mémo).

Mais en dépit du fait que ces gens de l'industrie, eux, semblaient très bien informés sur les véritables objectifs du reportage, les enseignants qui furent approchés par le réalisateur d’ABC, eux, se firent bel et bien dire que le reportage porterait sur la Journée de la Terre, et rien d’autre. Même un enseignant qui avait pris connaissance du mémo incriminant et qui voulait savoir à quoi s'en tenir s'est fait servir la même réponse par le réalisateur de l'émission.

Résultat: non seulement certains enseignants ont-ils l’impression d’avoir été piégés, mais ils ont le sentiment que les enfants eux-mêmes ont été piégés. Selon le témoignage d'un de ces enseignants qui a assisté à l'enregistrement d'une rencontre entre Stossel et une dizaine d'enfants de 7 à 10 ans, "il (John Stossel) leur disait, "Wow, ça fait vraiment peur, n'est-ce pas?" Et les enfants n'étaient pas effrayés du tout, et ils ne faisaient que le regarder. Il a posé cette question plusieurs fois", jusqu'à ce qu'il obtienne les réactions qu'il voulait. Un groupe de parents a réclamé que les extraits concernant leurs enfants soient retirés du reportage (lire la protestation), ce qui fut fait.

À la suite de l'émission, baptisée "Tampering with Nature" (Altérer la nature) diffusée le 29 juin, le réseau ABC a publié un communiqué où il défend l’intégrité de son journaliste et affirme que les entrevues avec les enfants "ont été menées de manière respectueuse et sensible".

Ce n’est pas la première fois que Stossel se retrouve sur la sellette. Un groupe de pression écologique, le Environmental Working Group, qui a coordonné la réaction des parents, entretient un dossier sur ce journaliste, en particulier depuis la diffusion d'un reportage, en février 2000, sur les aliments "bio", accusés de n'être ni plus sécuritaires ni meilleurs pour la santé que les autres.

Dans un message publié sur la liste électronique de la National Association of Science Writers, Sheldon Rampton renchérit en pointant du doigt plusieurs apparences de conflits d’intérêt: John Stossel "ramasse beaucoup d’argent comme conférencier pour plusieurs associations du milieu industriel, où il flatte invariablement les commanditaires corporatifs et tape sur les environnementalistes et les groupes de consommateurs. ABC a aussi une entente commerciale avec le très conservateur Fonds Palmer R. Chitester, qui vend du matériel éducatif, basé sur les émissions de Stossel, à travers un programme appelé "Stossel dans la salle de cours"." Le magazine Salon.com s’était déjà intéressé à ce programme éducatif l’an dernier. Sous le titre dévastateur "Prime Time Propagandist", le magazine concluait que Stossel était davantage "un propagandiste de droite" déguisé sous le manteau d'un journaliste d'enquête.

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