(ASP) - Les enveloppes parfumées à l’anthrax ont beau se multiplier aux États-Unis, le gouvernement de ce pays n’est toujours pas intéressé à réouvrir le traité contre les armes biologiques. Il faut se rappeler que ce traité, dont la première version remonte à 1972, était l’objet, depuis des années, de négociations, qui traînaient en longueur, en vue de le doter de mécanismes de vérification qui lui auraient donné plus de dents. En juillet, Washington annonçait qu’il rejetait les mécanismes de vérification proposés (destinés, comme leur nom l’indique, à vérifier laboratoires et arsenaux des pays ayant signé le traité, afin de s’assurer qu'ils ne se sont pas lancés dans de nouvelles productions d’armes biologiques).

Une nouvelle rencontre doit normalement avoir lieu en novembre afin de relancer ces négociations, mais les autorités américaines ont confirmé la semaine dernière que l’attentat du 11 septembre ne les avait pas fait changer d’idée. En fait, rapporte Nature, l’adjoint au secrétaire d’État sur le contrôle des armements, aurait dit dans le cadre d’un forum des Nations Unies que ces attentats avaient au contraire "renforcé notre conviction" que les mécanismes de vérification ne valent rien, tels que proposés, et qu’il ne vaut donc pas la peine de les adopter.

Sauf qu’en l’absence de ces mécanismes de vérification, c’est justement tout le traité sur les armes biologiques qui risque d’être rejeté par plusieurs autres pays, parce qu’obsolète —c’était d’ailleurs la raison pour laquelle ces mécanismes étaient discutés depuis quelques années, alors que la menace d’une agression à l’arme biologique se faisait de plus en plus tangible...