Identifier les victimes: un travail de titan
(ASP) - On commence à sen
douter, mais on na pas encore pris la pleine mesure
de la tâche: identifier les victimes de lattaque
terroriste de New York prendra peut-être des mois,
et nécessitera la fine pointe de la recherche
génétique.
"Plusieurs personnes auront été
blessées à un tel point que peu de traces
physiques demeureront", résumait
pudiquement la BBC vendredi. Un euphémisme
de poids, pour éviter de dire clairement que,
déjà, dans les ruines des deux tours,
les secouristes ont ramassé non pas des corps,
mais des lambeaux de corps. Et il en sera de même
pendant des semaines encore.
Dans ces conditions, même une dent
permettrait en théorie de mettre un nom sur un
disparu, grâce à son dossier dentaire.
Mais dans bien des cas, même cette dent pourrait
être trop brisée, ou brûlée
à un tel point que toute identification deviendra
impossible. Ne restera alors que lADN: déjà,
les proches des disparus se sont fait demander de fournir
tout effet personnel susceptible de contenir même
la plus infime trace de lindividu: un peigne,
une brosse à dents, des vêtements pas encore
lavés, même une enveloppe quil ou
elle aurait léchée, cela suffira pour
obtenir un exemplaire du code génétique,
quil sera alors possible de comparer avec celui
contenu dans un des "fragments" retrouvés
sur les lieux de la tragédie. Sans compter, ajoute
la BBC, cette fois plus morbide, que cela permettra
de "réunir", à la manière
dun puzzle macabre, des morceaux de corps envoyés
dans des morgues différentes...
Les experts pour ce type de travail sont
si rares que le bureau new-yorkais du coroner a fait
appel notamment à une équipe belge spécialiste
de lidentification des brûlés, et
a pris contact avec des équipes de France, de
Suède, dIrlande, dEspagne, dItalie,
de Finlande et des Pays-Bas.