En animation suspendue
(ASP) - En science-fiction, on utilise
beaucoup le terme "animation suspendue", pour désigner,
par exemple, un astronaute qui, afin de survivre à
un voyage destiné à durer des années,
voire des siècles, a été placé
dans une machine qui ralentit considérablement
ses fonctions vitales. Il est dans un état proche
de la mort, mais son cur bat toujours et son cerveau
est toujours alimenté en oxygène, quoique
à un rythme très, très, lent.
Des
biologistes américains sont parvenus à
accomplir cet exploit sur des embryons de poissons-zèbres.
Du moins, c'est bien le terme qu'ils ont employé:
animation suspendue. En diminuant l'apport en oxygène
de ces embryons pendant 24 heures, ils les ont mis dans
un état d'animation suspendue: toutes les activités
observables, dont les battements de cur (normalement,
100 battements par minute), ont cessé. Après
quoi, les embryons sont revenus à la normale,
et sont nés sans problèmes. Leur croissance
ne semble pas non plus en avoir été affectée.
Toutefois, en-dehors de mythiques astronautes,
y a-t-il une application pratique à cette expérience?
En médecine, oui, affirment les chercheurs. Ralentir
le métabolisme d'un patient pourrait aider à
ralentir le développement d'un cancer, le temps
de traiter celui-ci. Parallèlement, le fait que
la privation d'oxygène affecte la croissance
de tumeurs est une vieille énigme des biologistes
du cancer, que ces embryons de poissons contribueront
peut-être à résoudre.