Semaine du 18 décembre 2000

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A quand une vraie plante?

(ASP) - Décoder la première plante, c'était facile. Maintenant, le plus dur commence. Ce n'est pas par hasard si l'Arabidopsis, ou plante à moutarde, est devenue depuis 20 ans le "rat de laboratoire" des biologistes végétaux. Cette plante se reproduit vite et occupe peu d'espace : plusieurs centaines pourraient remplir en ce moment votre écran d'ordinateur.

En comparaison, on estime que le génome du riz serait quatre fois fois plus gros... et il est lui-même l'un des plus petits génomes végétaux! S'attaquer à la plante à moutarde était donc relativement facile -même si, il y a seulement 10 ans, on considérait la tâche impossible. Bien qu'il reste encore un bon bout de chemin à faire : tout comme pour les humains en juin dernier, ce que les scientifiques viennent de compléter, c'est la carte des gènes. Reste à leur savoir à quoi chacun sert, une tâche qui pourrait prendre... une autre décennie.

L'Arabidopsis est donc une plante-modèle. Ce qu'on y découvre, hier comme aujourd'hui, sert à comprendre les autres plantes (c'est grâce à elle qu'au fil des ans, les experts ont par exemple appris à protéger le blé et les tomates contre certaines maladies communes). A présent, grâce à la vue d'ensemble que ce "décodage" leur a apporté, les biologistes peuvent interroger la plante dans son ensemble, plutôt que gène par gène, ou maladie par maladie. Par exemple, une des équipes qui publie cette semaine dans Science s'est interrogée sur la façon dont l'Arabidopsis gère les centaines de gènes qui la protège de la lumière solaire et du gel. Toutes ces questions ont leur équivalent chez toutes les plantes, et en particulier, chez celles qui sont utilisées par les agriculteurs.

Mais les agriculteurs, justement, sont impatients. "A quand une vraie plante", demandent-ils à présent. Eh bien, le génome du riz devrait être sur la table dans quatre ans. Il existe d'ailleurs un Projet international de séquençage du génome du riz, en opérations depuis deux ans. Il regroupe 10 pays, avec pour chef de file, évidemment, le Japon. Les coûts sont évalués à 200 millions$. Et de la même façon que cela s'est passé avec le génome humain, il y a de la concurrence: les multinationales Novartis et DuPont sont également dans la course, et leur propre concurrente, Monsanto, a annoncé plus tôt cette année avoir séquencé un brouillon du génome du riz. Toutefois, raconte Nature, le scepticisme est très fort sur la validité et la précision de ce brouillon. Toutes les données recueillies jusqu'ici sont censées -en théorie- être intégrées au fur et à mesure dans une banque de données accessible à tous.

D'autres plantes devraient rapidement se bousculer au portillon. "Il va falloir beaucoup d'argent et une technologie améliorée, mais je crois que le génome complet du maïs, au moins, sera éventuellement séquencé", affirme, en entrevue à Nature, Ed Coe, spécialiste du maïs à l'Université du Missouri à Columbia. D'ici dix ans, le travail devrait être bien engagé.

La difficulté, dans tous ces cas, réside dans ce qui vient d'être découvert chez l'Arabidopsis (voir la manchette): les plantes semblent avoir des génomes démesurément grands, parce qu'une partie importante de leurs gènes se retrouve en double, voire en triple. Et ce, sans qu'on sache trop pourquoi. Assurance contre des bouleversements climatiques, résidus d'une évolution tortueuse, personne n'a la réponse, mais cette réalité complique singulièrement la tâche des décodeurs de génomes : ils se retrouvent devant un univers génétique beaucoup plus complexe que prévu, et qui va nécessiter des ressources humaines, financières et technologiques plus imposantes que ce qui avait été imaginé.

Mais parions que s'il y a de l'argent à faire là-dedans à long terme...

 

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