Les femmes et l'alcool
(ASP) - Celui qui aurait
laudace daffirmer que les femmes supportent
moins bien lalcool que les hommes serait illico
taxé de sexisme. Mais sil y avait effectivement
quelque chose dans le cerveau, qui réagissait
différemment au contact des boissons alcoolisées?
Des réponses surprenantes commencent à
jaillir ici et là, à mesure que des chercheurs
osent se pencher sur cette question controversée.
Le cerveau des femmes serait
peut-être davantage endommagé par lalcool
que celui des hommes.
Il faut dire que la
recherche là-dessus a longtemps été
difficile en médecine. Lalcoolisme a jusqu'à
tout récemment été considéré
comme une maladie dhommes et encore aujourdhui,
estime la revue Science, il y aurait trois fois
plus dalcooliques chez les hommes que chez les
femmes. Quant aux différences, quand on en constatait
dans le foie ou le coeur, elles étaient attribuées
à la façon dont les corps des unes et
des autres assimilaient lalcool.
Mais il y a peut-être
plus, commencent à révéler des
techniques dimagerie du cerveau, ainsi que des
études sur des rats mâles et femelles.
" La plupart dentre nous commencent
à reconnaître la possibilité que
le cerveau femelle soit plus sensible aux effets délétères
de lalcool ", avance le neurologue Mark
Prendergast, de lUniversité du Kentucky.
Limagerie par résonance magnétique
a par exemple déjà établi quune
consommation excessive dalcool chez les hommes
réduit la taille de leur cerveau (eh oui !),
dans une proportion correspondant à laccroissement
du volume du fluide cérébro-spinal. Ce
nest quau printemps 1999 toutefois quune
première étude comparative des cerveaux
dhommes et de femmes a permis de constater que
la réduction était plus sensible chez
les femmes (11% de la masse) que chez les hommes (5,6%),
avec des écarts moins sensibles dans certaines
zones du cerveau.
Pourquoi cela, on nen
a aucune idée, et déjà, des chercheurs
sattellent à démontrer le contraire,
en étudiant plus précisément, des
zones du cerveau : dans lédition de
février de lAmerican Journal of Psychiatry,
une équipe de lUniversité Stanford
(Californie) écrit que si on se concentre sur
le cortex, zone de prédilection de la matière
grise, cest chez les hommes que la diminution
de volume est la plus significative. La contradiction
entre ces résultats est déjà, en
soi, suffisante pour susciter la curiosité et
engendrer dautres recherches...