Mir: c'est fini!
(ASP) - A lheure
quil est, il doit y avoir plusieurs personnes,
en Russie, accablés dun grand sentiment
de vide. Mir est morte, vraiment morte cette fois. Et
avec Mir, cest la toute dernière trace
de lépoque glorieuse de la science spatiale
soviétique qui vient dêtre tournée.
Définitivement.
Plusieurs craignaient
un incident au cours des manoeuvres finales de " désorbitage "
de Mir : cétait bien mal connaître
lorgueil russe. Cest lui qui était
sur la table tandis quingénieurs et techniciens
faisaient et refaisaient leurs calculs, sur le nombre
de secondes pendant lesquelles il fallait allumer le
moteur de la sonde Progress, sur
la trajectoire précise,
sur le lieu dimpact le plus précis possible,
quelque part entre la Nouvelle-Zélande et lAmérique
du Sud, en plein Pacifique. Et
la nuit dernière,
les calculs se sont révélés précis,
et la technique na jamais flanché. Le réacteur
de la sonde Progress, destiné à ralentir
Mir, a fonctionné trois fois, pendant une vingtaine
de minutes chaque fois, tel que prévu, entre
minuit trente et 5h du matin, heure de Greenwich (soit
entre 19h30 et minuit heure de Montréal, ou entre
1h30 et 6h, heure de Paris). Aux environs de 6h GMT,
les 20 ou 25 tonnes de Mir ayant survécu à
la rentrée dans latmosphère heurtaient
les flots bleus du Pacifique, loin de toute habitation,
et senfonçaient à tout jamais.
Quand on parle dune
page dhistoire qui est tournée, eh bien
en voilà une. Tournée. Et engloutie. Rideau.
.