Mir: le dernier compte à rebours
(ASP) - Cette fois,
cest la bonne. Si tout va bien, cest
jeudi, le 22 mars, que Mir descendra vers sa dernière
demeure : les profondeurs de locéan
Pacifique.
En fait, si tout va
mal, cest également jeudi que ça
se passera. Mais mis à part ceux dont la station
spatiale passera au-dessus des têtes, personne
ne semble vraiment croire que quelque chose ira mal.
Les ordinateurs de bord ont
été réactivés la semaine
dernière, et tout
baigne pour linstant. La science russe a peut-être
des ratés, mais sa fierté est suffisamment
sur la table, dans cette ultime opération,, pour
que tout ait été calculé, simulé
et préparé.
Du moins, tout ce qui
peut lêtre. Car une
telle opération est sans précédent.
Jamais un objet de cette taille (135 tonnes) navait
été envoyé brûler dans latmosphère
(les plus gros étaient une précédente
station soviétique, Saliout 7, en 1991, qui pesait
40 tonnes, et la station américaine Skylab, en
1979, qui en pesait 70). De sorte que les estimations
sur la taille des morceaux qui ne brûleront pas
restent, eh bien oui, des estimations.
La BBC révélait
la semaine dernière que la Russie a signé
avec trois compagnies dassurances un contrat dune
valeur denviron 200 millions$ US si quelque dommage
que ce soit devait être causé par lun
des fragments. On estime que jusquà 1500
de ces débris, petits et grands, totalisant 20
tonnes, pourraient survivre à la rentrée
dans latmosphère.
En théorie,
le gros de ce qui restera de Mir doit chuter vers 8
heures du matin, Temps Universel (3 h à Montréal,
9 h à Paris), dans un endroit isolé du
Pacifique-Sud, entre lAmérique du Sud et
la Nouvelle-Zélande. Des
îles japonaises seront les dernières terres
habitées au-dessus desquelles Mir passera
-si, bien sûr, les débris ne dévient
pas de leur trajectoire lorsque la station se brisera
en plusieurs morceaux. Jeudi dernier, une fois encore,
les autorités russes ont donné leur assurance,
au gouvernement chilien cette fois, quil ny
avait aucun risque de contamination radioactive des
suites de la destruction de Mir.
La descente finale
sera amorcée en fin de journée, mercredi
le 21 mars, lorsque les contrôleurs au sol allumeront
un des réacteurs dun vaisseau Progress,
amarré à la station, afin quil donne
à celle-ci trois petites poussées, vers
le "bas". La station, qui a déjà
perdu progressivement de laltitude au cours des
dernières semaines, naura alors plus quune
vingtaine de kilomètres à perdre avant
de toucher les hautes couches de latmosphère.