La culture du dyslexique
(ASP) - La dyslexie
nest pas une maladie agréable. Cest
un trouble du développement qui se manifeste
chez une personne pourtant tout à fait capable
de fonctionner en société
à
ceci près quelle éprouve de grandes
difficultés à lire et à écrire.
Il se passe dans son cerveau quelque chose, encore mal
défini, qui rend très difficile pour cette
personne de décoder les mystérieux symboles
qui salignent sur une page.
Or, voilà
quon saperçoit que la dyslexie varie
en fonction de la langue. La dyslexie ne serait
donc simplement pas un mal précis, bien circonscrit,
uniforme, transmis génétiquement: il y
aurait une "culture" de la dyslexie, écrit
une équipe internationale dans la dernière
édition de la revue
Science.
Et les anglophones
seraient particulièrement sujets à ce
mal, en raison des particularités de leur langue :
bien que celle-ci ne compte que 40 sons possibles, ceux-ci
peuvent être prononcés de plus de 1100
façons différentes.
En fait, ce qui a mis
ces chercheurs sur la piste, cest quon trouve,
toutes proportions gardées, deux fois plus de
dyslexiques aux Etats-Unis quen Italie. Cest
une analyse de plusieurs cerveaux, appartenant à
trois nations (Grande-Bretagne, France, Italie), au
moyen de la technologie de limagerie par résonance
magnétique, qui a permis de concrétiser
ces différences
culturelles".
Pendant que les "cobayes"
lisaient dans leurs langues respectives, lappareil
analysait ce qui se passait dans leurs cerveaux.
Et le fait de constater
des différences dune langue à lautre
est dautant plus étrange que "neurologiquement,
le mal apparaît le même partout", résume
le neurologue Eraldo Paulesu, de lUniversité
de Milan Bicocca. Les différences dun pays
à lautre ne peuvent donc être attribuées
quaux langues, compte tenu de la nature si particulière
de ce mal.