Le singe qui voyait rouge
(ASP) - Le fait de
distinguer le rouge du vert est un héritage de
nos cousins les grands singes. Cette vision -trichromatique,
pour employer un mot savant- dont nous sommes si fiers
pourrait être apparue il y a quelques millions
dannées, dans la jungle, où elle
aurait fait la différence entre les singes capables
de distinguer les feuilles les plus délicieuses
et les plus tendres.
Cest du moins
ce quaffirme une recherche de lUniversité
de Hong Kong, qui portait sur les préférences
alimentaires des primates du Parc national Kibale, en
Ouganda. Deux biologistes, Nathaniel Dominy et Peter
Lucas, ont conclu que cette capacité à
distinguer les couleurs pouvait se révéler
cruciale en une seule occasion: choisir les meilleures
feuilles à manger. Les feuilles rouges sont traditionnellement
plus riches en protéines.
Depuis un siècle,
on affirmait effectivement que cette vision trichromatique
avait une utilité alimentaire, mais on pensait
plutôt à la capacité de repérer
de beaux fruits rouges au milieu du feuillage, lorsquon
se balance de branche en branche
Tous les primates africains,
au moins une catégorie de primate dAmérique
du Sud, de même que les humains, possèdent
une vision trichromatique. Cest ce qui nous permet
de faire la différence entre le vert et le rouge,
mais aussi entre le jaune et le bleu. Tous les autres
mammifères nont quune vision bichromatique,
ce qui les empêche de distinguer le rouge du vert.