Cellules-souches: les Français trépignent
(ASP) - Après les Américains
et les Britanniques, cest au tour des Français
de protester. Ils nen peuvent plus dattendre.
Attendre que leurs politiciens leur donnent lautorisation
de recommencer à étudier ces fameuses
cellules-souches, auxquelles la médecine prête
tant de vertus.
Rappelons quil sagit là
de cellules dembryons, des embryons qui nen
sont quau tout premier stade de leur développement
et dont leurs cellules, pour cette raison, nont
pas encore eu le temps de se spécialiser. De
ces cellules premières ou "souches"-
naîtront les cellules spécialisées
de votre foie, de votre peau, de votre pancréas,
de votre cerveau, etc. Et depuis trois ans, des chercheurs
affirment être sur la bonne voie pour cultiver
de telles cellules en laboratoire, et leur "ordonner",
un jour prochain, de se transformer à volonté
en tout type de cellule souhaité.
Mais qui dit cellules dembryons
dit cellules humaines. Qui dit reproduction, copies,
de ces cellules, dit clonage. La politique sen
est mêlée et, en attendant, la recherche
stagne. En France, ce ne sera pas avant janvier que
les élus étudieront la loi de bioéthique
de 1994, dont la révision est à leur programme.
Une soixantaine de chercheurs français, dont
quatre Nobel, viennent de publier une pétition,
par
laquelle ils revendiquent le droit de travailler, dans
leur propre pays, sur ces cellules-souches. Nous
demandons "aux autorités politiques concernées
de prendre les mesures nécessaires pour que la
recherche française soit autorisée, avant
la révision des lois de bioéthique, à
accéder aux lignées déjà
établies" -bref, sans quil ne soit
nécessaire dutiliser de nouveaux embryons.
Juste ce qui dort depuis des années dans les
congélateurs des laboratoires... étrangers,
puisquen raison de ce même interdit, aucune
lignée utilisable ne dort en France.
On estime à 72 le nombre de lignées
de cellules-souches utilisables par les chercheurs,
lignées qui sont réparties dans cinq pays
(Etats-Unis, Australie, Suède, Inde, Israël).
Mais cette évaluation, publiée le 8 novembre,
reste sujette à caution:
depuis que le président Bush a autorisé
les travaux sur les cellules-souches, mais uniquement
sur les lignées déjà existantes,
les estimations quant au nombre de ces fameuses lignées
ont varié du tout au tout.