Génome: faire plus avec moins
(ASP) - La bataille entre les deux groupes
rivaux pour le décodage du génome humain
n'est pas terminée, contrairement aux apparences.
S'ils ne manoeuvrent plus pour savoir qui sera le premier
au fil d'arrivée, ils tentent de convaincre les
uns et les autres que c'est "leur" décodage qui
est le meilleur, alors que celui de "l'autre" est plein
de trous. La première étude indépendante
à comparer les deux portraits vient d'en arriver
à la conclusion qu'il y a effectivement des différences
majeures entre les deux. Et il se pourrait que ce soit
la version produite par la compagnie privée,
Celera Genomics, qui
soit la plus précise.
Ceux qui voient depuis le début
Celera comme le "méchant" de cette histoire,
n'apprécieront pas. Au cours d'un congrès
sur l'informatique et la génomique tenu en Grande-Bretagne
le 9 août, Colin Semple, directeur de la bioinformatique
à l'Unité de génétique humaine
d'Edimbourg, a décrit cette analyse, portant
sur une partie du chromosome 4, telle que cartographiée
d'un côté par Celera, de l'autre par le
consortium public Génome humain (Hugo). Et contrairement
à ce que disaient les détracteurs, il
semble que l'approche "économique" de Celera
(prendre des séquences du génome au hasard
plutôt qu'une cartographie systématique,
comme Hugo) se soit avérée payante. Ses
séquences décodées, si elles ne
sont pas aussi nombreusees que celles d'Hugo, n'en sont
pas moins de meilleure qualité. Pleines de trous
elles aussi, certes; mais des données de meilleure
qualité.
Tout dépend par quel bout de la
lorgnette on regarde cette analyse comparative, résume
la revue Science. "Le séquençage
public n'a pas autant de trous, mais ses trous sont
beaucoup plus gros."
Leçon à retenir de tout
ça si vous avez du mal à suivre: le soi-disant
"décodage" du génome humain est loin d'être
terminé...