Moins cher pour traiter la tuberculose
(ASP) - Il y a deux mois, nous vous parlions
de ces multinationales pharmaceutiques qui, sous
la pression, avaient accepté dabaisser
les prix de leurs médicaments anti-sida.
Curieusement, une nouvelle similaire, mais concernant,
cette fois, la tuberculose, est passée complètement
inaperçue dans les médias occidentaux.
Linformation est pourtant tout sauf
anodine : la tuberculose touche chaque année
des millions de personnes et, surtout, déjà
1,5% dentre elles sont atteintes dune souche
de tuberculose résistante à tous les antibiotiques
courants. Un et demi pour cent, ça paraît
négligeable, et pourtant, cest lune
des plus grandes inquiétudes de la médecine
daujourdhui, parce que ce chiffre ne peut
quaugmenter, à mesure que les bactéries
" TB " -responsables de la maladie-
proliféreront. Ce qui est en bonne voie de se
réaliser.
Or, si les médicaments courants
coûtent 10$, ceux nécessaires au traitement
dun patient atteint dune souche "multi-résistante"
peuvent coûter... 15 000$ ! Inutile de dire
que cest hors de prix pour la plupart des pays
du monde.
Il y a six semaines donc, dans lindifférence
générale des autres pays, lOrganisation
mondiale de la santé, révélait
le New Scientist, signait une entente assurant
laccès aux pays pauvres, à bas prix,
à ce traitement efficace. Il aura fallu pour
cela des mois de négociations avec les géants
de lindustrie pharmaceutique dont Eli Lilly,
qui produit deux des cinq médicaments efficaces,
capréomycine et cyclosérine. Et le fait
que les négociations aient débloqué
à peu près en
même temps que celles sur les médicaments
anti-sida où ces compagnies se retrouvaient
résolument campées dans le rôle
du Méchant assoiffé de profits- nest
pas une coïncidence.
Ceci dit, cette entente ne règle
pas tout. Certains de ces médicaments, pour être
vraiment efficaces, doivent être pris deux fois
par jour... pendant deux ans. Ce qui nécessite
un suivi médical ou infirmier strict, chose pas
évidente du tout dans plusieurs coins du monde...