(ASP) - Et voici une étude de plus qu’il faudrait envoyer au président Bush. La Terre se réchauffe bel et bien, la preuve en étant que les oiseaux migrateurs... pondent plus tôt.

A part cela toutefois, ils n’ont pas changé grand-chose à leur agenda: ils partent à la même date du Sud. En conséquence, lorsqu’ils arrivent dans le Nord, ils doivent accomplir l’acte conjugal fort rapidement, pour que cette date de ponte ait pu être avancée de 10 jours.

Deux chercheurs des Pays-Bas, Christiaan Both et Marcel E. Visser, se sont intéressés à des migrateurs de chez eux, les pies attrapeuses de mouches (Ficedula hypoleuca). Ils ont en effet constaté que ces bestioles pondent leurs oeufs —aux Pays-Bas- une dizaine de jours plus tôt qu'il y a 20 ans, soit à la mi-avril. Et aux Pays-Bas, la température moyenne, au printemps, est de 3 degrés supérieure à ce qu’elle était il y a 20 ans.

Sauf que, pour une raison encore inexpliquée, le moment où ces oiseaux repartent d’Afrique, soit là où ils ont passé l’hiver, n’a, lui, pas changé. Les deux chercheurs, attachés respectivement à l’Université de Gröningen et à l’Institut d’écologie des Pays-Bas, en concluent donc que, si les oiseaux sont capables de s’ajuster aux changements climatiques, cette adaptation semble limitée par des contraintes inhérentes à leur long voyage : peut-être continuent-ils simplement de se fier à la longueur des journées pour décider du moment où il faut entreprendre le périple.

Mais quelle qu’en soit la raison, les conséquences, pour eux, sont fâcheuses: "les attrapeurs de mouches avaient l’habitude d’arriver trois semaines avant qu’ils ne commencent à pondre, ce qui leur donnait le temps de récupérer de leur long voyage", résument les chercheurs pour la revue Nature. A présent, ils doivent commencer à pondre dès qu’ils arrivent. "Et ceux qui arrivent en retard découvrent souvent qu’il ne reste plus assez de nourriture —les mouches- pour eux. Ce qui, en retour, peut entraîner un déclin de la population de ces pies.