Les médecins n'aiment pas la vie trop privée
(ASP) - La protection de la vie privée
a du bon, mais pas quand vous êtes médecin.
Elle aurait plutôt tendance, dans un tel cas,
à vous mettre des bâtons dans les roues.
Et cest pire encore si vous faites de la recherche
sur, par exemple, le cancer : un
tel champ détude pourrait être carrément
bloqué par les litiges sur la protection de la
vie privée, viennent de dénoncer les
défenseurs du Registre britannique sur le cancer
un des meilleurs, voire le meilleur, des annuaires
mondiaux des cas de cancers.
Cest que, dans le cadre de ces débats
visant à se protéger dun Big Brother
de plus en plus inquisiteur, les dossiers médicaux
sont de plus en plus souvent sur la sellette. Il y a
le cas des assureurs qui aimeraient bien mettre la main
dessus, mais aussi, bien quon en parle moins,
il y a ces renseignements confidentiels sur des patients
que des hôpitaux fournissent à des laboratoires,
en vue des les aider à se constituer une masse
de données dont ils ont besoin pour leurs recherches.
Eh bien, ces données ne devraient
pas circuler sans le consentement des patients, proclament
les défenseurs de la vie privée. Or, obtenir
le consentement prendrait une éternité,
rétorquent les médecins, puisque ce dont
on parle ici, cest de plusieurs milliers de dossiers
médicaux. Ces données, se défendent-ils,
ne servent quà des fins statistiques, et
ne circuleront jamais en-dehors de l'institut de recherche.
Il y a toujours des fuites, rétorquent leurs
vis-à-vis. Bref, on tourne en rond.
Et on na pas fini de tourner en
roud, puisque le Conseil général des médecins
de Grande-Bretagne doit rendre bientôt une décision,
que lon prévoit favorable aux défenseurs
du droit à la vie privée. Déjà,
des lignes directrices ont été publiées,
qui
limitent sérieusement la marge de manoeuvre,
se plaint sur les ondes de la BBC le Dr Richard Foreman,
qui supervise le Registre pour la région de Londres:
" si cela continue, nous ne serons plus capable
dobserver des tendances (statistiques), ni détudier
les points chauds du cancer, ou vérifier les
progrès de la stratégie nationale du cancer
du gouvernement lui-même."