Semaine du 22 janvier 2001

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Ne sous-estimez pas votre ennemi

(ASP) - Souvent, bien trop souvent, depuis 50 ans, les médecins ont sous-estimé leurs ennemis. Les maladies infectueuses. La tuberculose semblait presque éradiquée, mais presque, ce n'était pas assez. Depuis cinq ans, il n'est plus une grande ville du monde occidental qui n'en ait vu resurgir des cas. Et voici peut-être le tour venu de la poliomyélite.

Cette maladie contagieuse, qui se manifeste par une paralysie progressive, et qui est causée par un virus, était presque disparue des ordres du jour des hôpitaux. Coup sur coup cet été, on a signalé huit cas, chez des enfants, dans deux Etats voisins: Haïti et la République dominicaine. Huit cas, c'est peu, et ça n'a rien d'une épidémie. Mais c'étaient les premiers cas de polio recensés depuis 1994 en Amérique. En octobre, on confirmait de plus qu'il s'agissait d'une souche mutante du virus de la polio, une souche de surcroît, dérivée du vaccin (voir cette nouvelle). Et ça, c'est largement suffisant pour faire résonner le signal d'alarme jusqu'à l'Organisation mondiale de la santé, elle qui était engagée dans ce qu'elle croyait être "la phase finale" de la campagne d'éradication de la polio. "Cela expose les limites de nos connaissances du virus de la polio", voire les limites de nos connaissances des virus en général, rappelle cruellement une analyse de la revue Nature (disponible seulement sur abonnement).

"Les virus en général": par exemple, la variole. Elle a été complètement éradiquée, grâce à une campagne mondiale de vaccination. On n'en a plus signalé un seul cas depuis près de 30 ans. Et pourtant, au cours de la guerre civile qui a sévi au Congo en 1996-97, on a vu apparaître une série de cas de "variole du singe" (monkeypox, en anglais), une cousine de l'autre. Et quand on sait que les virus ont l'habitude de causer des surprises désagréables, on n'a pas trop envie de connaître ce que celui-là pourrait accomplir.

Plusieurs virologistes croient très sérieusement que l'éradication de la variole a ouvert la porte à une mutation de sa cousine du singe, qui profiterait en quelque sorte de l'occasion pour remplir l'espace laissé vacant. Et si tel devait être le cas, ce serait une véritable catastrophe -d'une part, parce qu'il n'y aurait pas assez de vaccins contre la variole, à supposer que ceux-ci soient efficaces contre cette mutante ; mais d'autre part, parce que les autorités médicales ont en ce moment bien d'autres chats à fouetter que de surveiller l'évolution de la variole du singe -ou de la polio- ce qui laisse le champ libre à ces microscopiques bestioles... et à tous leurs congénères contres lesquels on a crié victoire trop vite...

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