Insulte aux Martiens
(ASP) - Les Mars-ophiles, Mars-ologues,
et peut-être même les Martiens, seront indignés.
Selon une nouvelle étude, il ny aurait
jamais eu une seule goutte deau sur Mars.
Létude tombe juste au moment
ce nest pas une coïncidence- où
lexploration de Mars est sur le point de connaître
un nouveau souffle, avec larrivée en orbite
là-bas de la sonde américaine Mars Odyssey.
Un géophysicien australien, Nick
Hoffman, affirme que les paysages martiens que lon
affirme avoir été creusés par des
rivières et des mers, il y a quelques milliards
dannées, auraient une origine beaucoup
plus banale: des explosions de CO2, comme on en connaît
chez nous.
Il y a pourtant un quart de siècle
que de plus en plus de planétologues, géologues
et autres experts de la planète rouge sentendent
pour dire que, bien quon ait encore jamais détecté
une seule goutte deau là-bas, les paysages
en question ne peuvent avoir été sculptés
que par de leau. A laube de son histoire,
Mars aurait connu une évolution semblable à
la Terre et, pendant un milliard dannées,
des flots auraient battu à sa surface, des marées
auraient avancé et reculé, laissant derrière
elles des traces caractéristiques. Et puis, pour
une raison inconnue, il y a plus de 3 milliards dannées,
la planète aurait commencé à se
refroidir, les eaux se seraient retirées ou évaporées,
et la planète serait devenue limmense désert
rouge quelle est aujourdhui.
Le problème avec cette hypothèse
est bien sûr quaprès 25 ans, on na
toujours pas trouvé deau, ni même
des traces tangibles, au plan moléculaire, que
leau aurait dû laisser derrière elle.
Lhypothèse volcanique ?
Elle a bien entendu été prise en considération
mais, petit à petit, a été reléguée
aux oubliettes: les traces ne concordent que trop rarement
avec des coulées ou des lacs de lave.
Ce que propose Nick Hoffman, de lUniversité
La Trobe à Victoria, est différent. Cest
le dioxyde de carbone, présent en dimmenses
réservoirs sous la surface martienne comme
sous la surface de notre planète- qui, en soufflant,
en frottant le sous-sol, en explosant à la surface,
en circulant dans détroites vallées,
aurait façonné la surface que nous pouvons
maintenant observer. On ne parle évidemment pas
ici de petites émanations de gaz, mais de gigantesques
sorties, dont la puissance permettrait de soulever des
montagnes.
La première publication du Dr Hoffman
remonte à août 2000, et a suscité,
au mieux, du scepticisme, au pire, de la colère
on ne s'attaque pas impunément à
un aussi beau rêve que Mars. Mais depuis, sa théorie
a circulé, et plusieurs qui ont écouté
cet Australien dans des congrès ou lors de sa
récente visite à la Nasa se sont dit impressionnés,
rapportait Nature la semaine dernière.
Sa théorie, aussi "insultante" quelle
paraisse, "émerge comme un rival crédible"
de la théorie aquatique.
A tout le moins, elle oblige à
regarder Mars dun oeil différent. Un oeil
plus critique...