Internet: la victoire des hypocondriaques
(ASP) - On avait déjà
entendu parler du danger posé par toutes sortes
dinformations médicales qui circulent sur
Internet: pour un profane, difficile de dégager
le sérieux du farfelu et pourtant, de plus en
plus de patients se présentent chez leur médecin
armés de textes quils ont trouvés
sur le Web, et auxquels ils accordent une crédibilité
sans faille.
Eh bien voici quon
franchit une nouvelle étape. Place désormais
aux hypocondriaques du Web. Ou faudrait-il les appeler
les "cybercondriaques"?
Il fallait sy
attendre: pour quelquun qui simagine gravement
malade aussitôt quil se découvre
un symptôme ou une apparence de symptôme,
le Net est un puits sans fond: pages après pages,
toutes les maladies possibles et imaginables y sont
décrites, dans leurs moindres détails.
Et il suffit de se convaincre davoir attrapé
la maladie ABC pour lire encore et encore sur cette
maladie, et se découvrir tôt ou tard une
dizaine de "preuves" de la gravité
de notre cas et de là, sauter
à pieds joints sur le premier pseudo-traitement
venu.
La BBC rapporte quen
Grande-Bretagne, les hôpitaux font face à
un déluge de plus en plus en plus imposant de
papiers les pages que les patients impriment sur
le Web- à partir desquels les gens réclament
les traitements les plus récents ou les
plus exotiques. Pour des maux que, bien souvent, ils
nont pas ou à tout le moins, des
maux quils nont probablement pas.
"Le concept de
cybercondrie, résume le Dr Trefor Roscoe, renvoie
à une personne qui examine ses symptômes
et décide elle-même du diagnostic."
Si le médecin a ensuite le malheur de lui dire
quelle sest trompée, il doit sattendre
à perdre un temps fou dans une discussion interminable...