La dope et la guêpe
(ASP) - Un vent de suspicion souffle de
nouveau sur le Tour de France, depuis que huit contrôles
durines sur les 16 effectués après
les étapes pyrénéennes des 21 et
22 juillet, se sont avérés positifs aux
corticoïdes.
Les corticoïdes sont des substances
classées dopantes par les autorités sportives...
sauf en cas de justification thérapeutique. Or,
justement, les huit coureurs épinglés
se sont tous prévalus dordonnances médicales !
Au vu du règlement, les huit hommes ne sont donc
pas condamnables. Mais peu dobservateurs ont apprécié
la parade. Et surtout pas le président du Conseil
de lutte et de prévention contre le dopage (CDLP)
: " nous avons la conviction que dans
95 % des cas de justifications thérapeutiques
de corticoïdes, il existe une alternative médicamenteuse ",
affirme ainsi Michel Boyon dans un entretien accordé
au quotidien Le Monde. Selon lui, contrairement
à ce quaffirment les cyclistes, le dopage
est loin dêtre une affaire classée:
"au niveau statistique, si nous ne sommes plus
dans le noir, nous atteignons à peine le gris
anthracite", se désole-t-il.
Du côté des organisateurs,
on
sinsurge plutôt contre un acharnement qui
déstabilise les coureurs. Les organisateurs
du Tour n'ont même pas établi de communiqué
quand les résultats des analyses ont été
connus.
Ironie du règlement, le lendemain
de lincident, le cycliste américain Jonathan
Vaughters a été contraint d'abandonner,
victime dune piqûre de guêpe à
loeil et dun médecin peu conciliant.
Le traitement généralement pratiqué
pour soulager ce genre de blessures est une injection
intramusculaire de corticoïdes qui permet de faire
dégonfler loedème. Un
geste interdit sur le Tour... Seules les pommades
ou injections intra-articulaires de corticoïdes
sont autorisées. Deux poids, deux mesures ?
Isabelle
Cuchet