La clef de la chirurgie à distance: trois
vingtièmes de seconde
(ASP) - Le rêve
d'une opération chirurgicale réalisée
à distance, comme cela a été accompli
la semaine dernière, n'est pas nouveau. Ce qui
l'est, c'est la technologie. Jusqu'à récemment,
le délai aurait été de six dixièmes
de seconde entre le chirurgien -à New York- et
sa patiente -à Strasbourg- et ce délai,
aussi infime qu'il paraisse, aurait été
inacceptable: par exemple, entre le moment où
ce médecin place une pince pour bloquer une artère
qui saigne, et celui où il voit les résultats
sur son écran, il y a un décalage suffisant
pour entraîner un désastre.
Mais on n'en est plus
là. En utilisant des fibres optiques pour transmettre
le signal d'un bord à l'autre de l'Atlantique,
et un système de décompression des données
à haute vitesse, le "décalage horaire"
a été ramené à trois vingtièmes
de seconde (quatre fois moins). L'opération,
qualifiée de "routine" (retirer la vésicule
biliaire chez une femme de 68 ans), a pu être
complétée en 54 minutes.
C'était la toute
première fois qu'une telle opération était
pratiquée chez un patient "humain", seulement
deux mois après l'avoir testée sur six
cochons. Le Dr Jacques Marescaux, de l'Université
Louis Pasteur, en France, qui a pratiqué cette
opération depuis New York, était accompagné
de pas moins de 40 personnes: chirurgiens, anesthésistes
et
ingénieurs en robotique et en télécommunications.
Pas question que les machines flanchent en un pareil
moment!