Premier bébé-éprouvette
au Gabon
La fécondation in vitro suscite de grands espoirs
(ASP) - La naissance réussie dans
une clinique de Libreville (Gabon), au début
du mois de juin, d'un bébé-éprouvette,
a suscité de nombreux espoirs auprès des
couples préoccupés par leur fécondité.
La fécondité a constitué
ces dernières années un problème
préoccupant pour les autorités gabonaises,
en raison de l'existence dans ce pays d'une vaste zone
de "sous-fécondité" dans la région
des hauts plateaux, au sud.
C'est dans cette région qu'a été
construit le Centre international de recherche médicale
de Franceville (CIRMF), un observatoire de la santé
qui a toujours associé recherche et formation
et dont l'action directe sur la santé publique
n'est plus à démontrer. Inauguré
en 1980, le CIRMF dispose d'un budget annuel d'environ
5,5 milliards de F CFA (55 MF FF, ou plus de 10 millions$)
dont le financement est notamment assuré par
l'Etat gabonais (30%), Elf Gabon (55%) et la coopération
française (10%). L'Organisation mondiale de la
Santé (OMS) a attribué au CIRMF le label
de "Centre régional de l'OMS pour la reproduction,
les MST et le sida".
Des chercheurs de haut niveau
Le CIRMF a atteint un excellent niveau
scientifique en s'ouvrant à des nouveaux partenaires.
En 15 ans, plus de 200 mémoires originaux ont
été publiés et le Centre a fait
l'objet de nombreux audits de l'Institut supérieur
d'études et de recherche médicale (INSERM)
et du ministère de la Coopération française,
qui ont confirmé sa qualité.
Mais le premier bébé-éprouvette
n'est pas venu du service de gynécologie-obstétrique
de l'Hôpital de Franceville, est rattaché
au CIRMF, mais plutôt de la "Clinique ADA" de
Libreville, l'unique centre spécialisé
dans la procréation. Le traitement de la stérilité
chez les couples y est effectif depuis deux ans. Ce
premier bébé est issu d'un couple ivoirien:
de fait, les couples aisés d'autres nationalités,
qui étaient habitués à se rendre
dans les cliniques d'Europe ou des Etats-Unis, voient
aujourd'hui dans la fécondation in vitro, une
possibilité d'avoir des enfants.
Couples aisés, le mot est faible:
cette technique médicale coûte environ
2 millions de francs CFA (20 000 FF).
Outre les recherches sur la fécondité,
le centre de recherche effectue des examens paracliniques
(échograhies et examens biologiques) dans le
service de périnatalogie de l'hôpital de
Franceville. Le succès de ce service est à
souligner. Le nombre d'accouchement est passé
en huit ans de 500 à plus de 2000. La mortalité
périnatale (dernier trimestre de la grossesse
et première semaine de la vie) a pu être
réduite de 83 pour 1000 à 31 pour 1000.
Antoine
Lawson