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L'ampleur du réchauffement global mène-t-elle à l'inaction?

(ASP) - Depuis 1988, des milliers de scientifiques délégués par de nombreux pays tentent de déterminer l'ampleur du réchauffement de la planète et son impact. Afin d'y arriver, ils ont formé trois groupes de travail au sein de l'IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change).

Depuis janvier 2001, deux des trois groupes de travail ont remis leurs rapports, lesquels ont fait l'objet, chaque fois, d'une modeste couverture médiatique. Le troisième devait être finalisé d'ici le 3 mars.

Le premier rapport affirmait hors de tout doute que la planète se réchauffe à un rythme plus rapide que prévu. La production de gaz à effet de serre et d'aérosols par l'activité humaine était alors mise en cause formellement, et ce pour la première fois dans une recherche de cette ampleur.

Le second rapport, rendu public le 26 février, décrivait avec beaucoup de précision les impacts énormes qu'auront les changements climatiques sur nos vies. C'était la mise en garde la plus explicite jusqu'à maintenant sur l'urgence de modifier nos façons de faire.

Or, le brouillon du dernier rapport, dont la version corrigée doit sortir d'une journée à l'autre, propose, de manière tout à fait inattendue, qu'aucune décision politique ne soit prise avant d'obtenir plus d'informations sur les incertitudes qui persistent dans la communauté scientifique. Quand on sait que l'incertitude est à la base même de la science, on peut se demander combien de temps il faudra attendre...

Précisons toutefois que la version finale sera peut-être différente. C'est du moins ce que souhaite le Dr Andrew Dlugolecki, scientifique à la tête du groupe de travail II. "Je suis frustré de voir le manque de progrès dans le processus de l'IPCC. Il n'y a pas de mouvement, pas de sentiment d'urgence sur lequel on peut s'appuyer" affirmait-il à la BBC cette semaine.

Dans les nombreux rapports publiés par l'IPCC, les scientifiques font état de la situation, mais sans proposer d'actions concrètes. Ils précisent explicitement que les décisions et les actions doivent être prises par les politiciens de chaque pays -des déclarations qui annonçaient en quelque sorte celles de ce troisième rapport. Faut-il y voir une volonté délibérée d'éviter de prendre position?

Ce n'est pas la première fois. Entre 1997 et 1999, cinq autres longs rapports ont tenté de dresser différents tableaux. À l'intérieur de ces rapports, une section était réservée à un Résumé à l'intention des décideurs. Or, ces résumés étaient beaucoup trop lourds en contenus scientifiques pour faire comprendre à un politicien la signification globale de ces données. Et puisqu'aucune proposition concrète ne s'intégrait à ces documents, il était difficile d'inciter ces décideurs à prendre les bonnes décisions.

Les seules solutions envisagées cette année par les scientifiques sont d'ordre général et plus ou moins explicites: améliorer le rendement des carburants, développer de meilleures technologies, limiter le nombre de vols d'avions (dans un rapport dédié à l'aviation), rendre plus efficaces les organisations, réglementer, faire du développement durable, multiplier les transferts de technologies vers les pays en développement et s'adapter aux changements climatiques. Rien là de bien révolutionnaire

Les politiciens oseront-ils prendre des décisions impopulaires? Les industriels vont-ils investir dans des technologies propres? Et le citoyen, sera-t-il prêt à sacrifier un peu de son luxe?

Les scientifiques sont pourtant clairs: nous n'avons plus les moyens d'attendre. "Les changements climatiques sont comparables à un boomerang. Vous le lancez et rien ne se produit pour un bon bout de temps. Puis ça revient et vous frappe en plein visage", disait M. Dlugolecki à la BBC.

(2 mars 2001)

Brigitte Blais

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