(ASP) - ...vous en avez au moins jusqu’en mai à vous en préoccuper. C'est en effet ce qu'affirment les scientifiques britanniques qui sont aux premières loges pour analyser son évolution. Financés par le gouvernement britannique, ils ont laissé entendre la semaine dernière que la maladie n'atteindrait en effet pas son sommet avant le mois de mai.

Ce qui veut également dire que le mal continuera d'être présent dans l'actualité jusqu'au mois d'août, a précisé au cours d'une entrevue à la BBC le Dr Roy Anderson, épidémiologiste à qui le ministère de l'Agriculture a demandé conseil dans cette crise; selon lui, lorsque tout sera terminé, on pourra dire de l'épizootie de fièvre aphteuse qu'elle fut la pire que le royaume britannique ait jamais connu. Pire que celle de 1967, qui avait pourtant déjà été suffisamment dévastatrice pour générer, ces dernières semaines, les pires cauchemars chez les éleveurs.

C'est en partie à cause de cette conclusion qu'on a commencé à entendre dire, dans les médias du reste du globe à la fin de la semaine dernière, que l'épidémie était en train de devenir "hors de contrôle".

"Je crois, a dit le Dr Anderson à la télévision, que tout le monde s'entend -le gouvernement, la communauté agricole et les scientifiques indépendants: cette épidémie n'est pas sous contrôle, au moment où nous nous parlons." Parmi les éléments qui empirent la situation par rapport à 1967: les changements dans les pratiques agricoles, incluant les plus larges troupeaux, et les déplacements plus nombreux de ceux-ci.

La progression de la fièvre aphteuse respectant certaines règles connues -elle se manifeste deux semaines après l'infection, et dure environ un mois- c'est en vertu de ces règles que le Dr Anderson avance cette prévision sur un "sommet" qui ne serait atteint qu'en mai. Et cela, à condition que les autorités maintiennent la pression très sévère sur les agriculteurs et les déplacements, et que les vétérinaires réussissent à répondre à la demande pour détecter les cas de fièvre aphteuse -ce qui n'est pas assuré, les vétérinaires étant déjà en nombre insuffisant pour répondre à l'exceptionnelle demande actuelle.