Les feux d'El Nino
(ASP) - En 1997-98, dénormes
feux de forêts ravageaient lIndonésie.
On en avait rapidement attribué la responsabilité
à El Nino: en accentuant la sécheresse
dans cette région du globe, il avait créé
les conditions propices à une destruction dont
lampleur, en trois mois, avait atteint léquivalent
de la moitié de la Suisse.
En fait, au-delà de lIndonésie,
ce sont des forêts tropicales humides, un peu
partout dans le monde, qui avaient connu cette année-là
une recrudescence des incendies. Mais El Nino nétait
pas seul en cause, conclut cette semaine une équipe
allemande: la coupe sélective du bois lui a donné
un bon coup de main. Une analyse statistique révèle
que des régions forestières récemment
passées sous la griffe des bûcherons, sur
lîle de Bornéo, ont brûlé
plus souvent et avec plus de sévérité
que des forêts vierges situées sur la même
grande île.
Une raison de cet écart est quun
abattage sélectif laisse au sol beaucoup de bois,
lequel contribue à propager un incendie. En plus
douvrir de larges trouées dans la forêt,
qui laissent le soleil assécher le sol bien comme
il faut. Des flammes, qui nauraient atteint quun
ou deux mètres de haut, peuvent alors grimper
jusquà 15 mètres dans ces zones,
résume
dans Nature Florian Siegert, du département
de biologie de lUniversité Ludwig-Maximilien,
à Munich.
La coupe intensive des forêts et
un incendie au même endroit : la recette
parfaite pour un désastre environnemental.