Une catastrophe nord-américaine ou mondiale?
(ASP) - Il y a 65 millions dannées,
un astéroïde percutait la Terre, mettant
fin à la domination des dinosaures. Ce scénario,
à peu près tous les experts du domaine
sentendent désormais là-dessus.
Linconnu, cest limpact de la catastrophe:
cette collision avec un astéroïde qui faisait
peut-être jusquà 10 km de diamètre
ce qui est énorme, à 90 000 kilomètres
à lheure- a envoyé dans latmosphère
des milliards de tonnes de poussières qui, en
obscurcissant la lumière du Soleil, ont provoqué
une baisse brutale des températures bref,
un hiver de plusieurs années, qui a tué
plantes, herbivores et dinosaures.
Mais la catastrophe écologique
a-t-elle réellement été mondiale ?
Cest ce à quoi tente de répondre
une étude parue dans la dernière édition
de la revue Science.
Sachant que cest dans la région de lactuel
Yucatan, au Sud du Mexique, que limpact sest
produit, logiquement, lAmérique du Nord
aurait dû être davantage affectée.
Un groupe de géologues a donc voulu vérifier
si, à lautre bout du monde, les espèces
animales et végétales avaient été
tout autant dévastées et sest penché
pour cela sur les analyses fossiles recueillies au cours
des dernières décennies.
Déjà, ces experts savaient
que les études portant sur cette époque
avaient révélé, sans surprise,
des preuves dune catastrophe écologique.
Les forêts dAmérique du Nord ont
été vraisemblablement aplanies ;
quatre espèces de plantes sur cinq sont disparues ;
ainsi que la plupart des mammifères ; et,
bien sûr, nos amis les dinosaures. Il a fallu
des siècles avant de voir la région se
repeupler sans doute à partir danimaux
descendus du Grand Nord.
Mais quen était-il ailleurs?
Longtemps, labsence dune abondante repousse
de fougères dans lhémisphère
Sud, au contraire de lhémisphère
Nord, a été vue comme la preuve que la
dévastation avait été peu importante
là-bas. De même, les traces fossiles de
pollens tendaient à démontrer que les
forêts de lhémisphère Sud
avaient été effacées en bien moins
grand nombre. Mais comme nos géologues de lUniversité
de Lund, en Suède, et dune compagnie privée
néo-zélandaise, lont constaté,
la
dévastation a été plus grave quon
ne le croyait : on la cru moins importante
pendant aussi longtemps parce que, tout simplement,
on connaissait bien moins de choses sur la vie d'il
y a 65 millions d'années dans lhémisphère
Sud.
Des plantes à fleurs qui dominaient
telle et telle forêt sont là aussi disparues ;
les forêts ont subi là aussi les ravages
dhivers prolongés, de feux de forêts
et de pluies acides, résultat de la présence
accrue de CO2 dans latmosphère. Il a fallu
au moins un million dannées à lécosystème
de ce qui est aujourdhui la Nouvelle-Zélande
pour sen remettre.
En bref, la dévastation ne semble
pas avoir été aussi complète quen
Amérique du Nord, mais elle a tout de même
été phénoménale. De quoi
réfléchir sur nos propres catastrophes
écologiques appréhendées...