Pourquoi les clones meurent-ils?
(ASP) - On sait déjà que
quelque chose ne tourne pas rond avec les clones. Pour
une seule naissance réussie, on se retrouve avec
un nombre effarant dembryons manqués, et
même parmi ceux qui naissent, bovins, souris ou
brebis, on se retrouve devant des individus plus gros
que nature, ou qui meurent au bout de quelques jours.
Ou, comme dans le cas de Dolly-la-brebis, présentent
des signes de vieillissement anormal dans leurs gènes.
La solution à cette énigme
serait, justement, dans les gènes, selon un reportage
paru dans lédition électronique
du 30 mai du New Scientist. Des chercheurs sud-coréens
auraient mis le doigt sur des
anomalies dans lADN des embryons clonés
qui pourraient expliquer ces ratages.
Une partie de leur découverte ne
constitue pas une surprise. Il y a déjà
plusieurs mois que des chercheurs, à travers
le monde, suivaient la piste du méthyle, ou CH3,
un élément chimique qui, naturellement
associé à nos gènes, contribue
à lexpression de certains dentre
eux. Dans le cas des clones toutefois, on assisterait
à du méthyle mal placé.
En fait, ça va au-delà du
clonage : dautres chercheurs ont établi
plus tôt cette année que le simple fait
de manipuler des embryons en éprouvette peut
perturber le méthyle. De là est venue
lidée que les manipulations, aussi prudentes
soient-elles, des chercheurs pour ajouter lADN
du donneur à lovule de la future mère-porteuse
ce qui est la base même du clonage- pourraient
suffire à perturber ces insignifiantes molécules
de méthyle, et ainsi, provoquer des
dégâts aux proportions insoupçonnées.
Pour en avoir le coeur net, Yong-Mahn
Han, de lInstitut de recherche coréen des
biosciences et biotechnologies, a comparé la
méthylation de sections dADN dembryons
de vaches engendrés par clonage, avec lADN
dembryons de vaches "normaux". La différence,
écrit-il dans un article à paraître
dans la revue Nature Genetics, est claire et
nette : chez les futurs clones, les traces de méthyle
restent en place bien plus longtemps, jusquau
stade du développement de lembryon appelé
blastula.
Ceci ne constitue la preuve que le méthyle
constitue la cause de tous les problèmes que
vivront plus tard les clones. Mais cen constitue
un indice extrêmement solide, et un indice, de
surcroît, qui est lourd de conséquences:
si quelque chose daussi insignifiant quune
molécule trois atomes dhydrogène,
un atome de carbone, soit CH3-
peut avoir un impact aussi lourd, cest à
se demander combien dautres choses aussi "insignifiantes"
sont encore ignorées de ceux qui expérimentent
le clonage...