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Le 30 avril 2001



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Le tourisme spatial représente-t-il l'avenir?

(ASP) - Et si cet étrange astronaute nommé Tito représentait à lui seul l’avenir du voyage spatial? Certes, il a fallu à cet homme d’affaires américain, pour se retrouver dans une capsule Soyouz, payer la rondelette somme de 20 millions$. Mais ce sont peut-être ces 20 millions$, et ceux des autres futurs touristes, qui représenteront la bouée de sauvetage des agences spatiales —et pas seulement des Russes désargentés.

Pour l’instant, il est heureux, notre milliardaire californien préféré, qui fut ingénieur spatial dans les années 60. Il réalise un rêve d’enfant —en même temps que le rêve d’enfant de milliers d’autres personnes. Il est bel et bien parti tel que prévu, samedi, et il est bel et bien arrivé, tel que prévu, lundi, à la station spatiale internationale, envers et contre tous —surtout les Américains. Il s’est même permis —à 60 ans, et milliardaire, on peut s’en permettre- une flèche contre ses compatriotes en général et la Nasa en particulier, avec son ultime mesquinerie de la semaine dernière, lorsque l’agence spatiale lui a fait signer un papier par lequel elle se dégage de toute responsabilité en cas de bris d’équipement là-haut. "La politique, c’est terminé!", a-t-il lancé en présence des journalistes.

Ses 900 heures d’entraînement, même si elles sont plutôt éloignées de celles auxquelles un passager d’avion aurait dû se soumettre, ne sont rien à côté des années d’entraînement auxquelles un "vrai" astronaute aurait dû se soumettre. Et c’est l’argument qu’a toujours invoqué la Nasa pour tenter de lui interdire de monter là-haut. Alors qu’en réalité, analyse Libération, il faudrait plutôt y voir de la rancoeur: c’est la Nasa qui, il y a 15 ans, moussait l’idée du tourisme spatial. Mais depuis, elle s’est fait magistralement battre sur ce terrain par les Russes.

Car contrairement à ce qu’on a pu entendre depuis une semaine, Dennis Tito n’est pas le premier touriste de l’espace. Historiquement, ce privilège demeurera toujours celui d’un prince saoudien, qui, en 1988, monta à bord de Mir. Suivi par un journaliste japonais, Toyohiro Akiyama, en 1990, un voyage de six jours sur Mir, pour lequel le réseau de radio-télévision TBS versa une somme qui n’a jamais été dévoilée. Et par une Britannique de 27 ans, Helen Sharman, également à bord de Mir, dans le cadre d’une mission payée par un groupe d’investisseurs. Enfin, il est difficile d’oublier cette non-astronaute que la Nasa avait voulu envoyer dans l’espace en 1986: l’enseignante Christa McAuliffe, qui fut tuée avec ses collègues dans l’explosion de la navette spatiale Challenger. Dennis Tito n’est donc ni le premier touriste ni le premier civil. Mais il est le premier à avoir de lui-même payé son "billet".

Déjà, des rumeurs lancées en fin de semaine par le directeur de l’agence spatial russe laissent entendre qu’un deuxième touriste "payant" serait en lice: selon le quotidien USA Today, nul autre que le réalisateur James Cameron.

Or, au-delà de l’anecdote, c’est justement ça qui pourrait constituer l’avenir du vol spatial. Elle est en effet dépassée, l’époque où les gouvernements étaient prêts à dépenser une fortune pour envoyer des hommes là-haut, juste pour acquérir un peu de prestige politique. Par conséquent, qui sait si quelques millionnaires en mal de sensations fortes ne pourraient pas prendre la place des bailleurs de fonds —suivis par des entreprises privées désireuses de bâtir un hôtel en orbite, le temps que les prix baissent et ne soient plus seulement accessibles aux millionnaires ?

A court et à moyen terme, disent les plus optimistes —ou les plus pessimistes, selon le point de vue- c’est peut-être la seule chance qu’ont les scientifiques de voir financées leurs expériences en apesanteur, sans parler de futures expéditions vers la Lune ou vers Mars. Parce que pour l’instant, l’exploration spatiale semble être dans une impasse (lire notre manchette du 16 avril): la navette spatiale n’a pas répondu aux promesses qu’on plaçait en elle il y a 20 ans; ses successeurs sont encore sur les tables à dessin; et la station spatiale a mobilisé une énergie folle et coûté une fortune. L’initiative ne semblant donc pas venir du secteur public, seul le secteur privé pourrait peut-être contribuer à sortir de cette impasse. Et l’impulsion du secteur privé, ce sont des hommes comme cet astronaute étrange nommé Tito...

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