Semaine du 30 octobre 2000

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Adieu veaux, vaches, cochons... farines

(ASP) - Cette fois, trop c'est trop. La panique causée en Grande-Bretagne par la vache folle n'avait pas suffi. Mais le retour appréhendé de cette maladie, alors qu'on croyait avoir pris toutes les mesures possibles et imaginables, aura définitivement fait pencher la balance. On s'achemine désormais en France vers une interdiction totale, dans l'alimentation des animaux, de toutes les farines d'origines animales. La question a été abordée au Conseil des ministres, à l'Assemblée nationale, et jusqu'au Conseil européen, où la création d'une Autorité européenne de la sécurité alimentaire a été annoncée le 25 octobre.

C'est un tournant, comme l'ont souligné les médias, mais ce n'est pourtant pas une première. Il y a dix ans, depuis juillet 1990 plus exactement, que les farines animales sont interdites en France dans l'alimentation des bovins. Mais il en passe encore en fraude. Et surtout, on continue encore d'en trouver dans l'alimentation des porcs et des volailles -parce qu'on croyait, et qu'on croit encore, que la maladie dite de la " vache folle " ne peut pas se transmettre par l'intermédiaire des autres animaux. Le fameux prion, cette protéine au rôle et à l'origine qui ne fait pas encore consensus, et qui est responsable de cette maladie, ne pourrait manifestement causer des dommages que par l'intermédiaire des bovins. Du moins, c'est ce qu'on présume.

Par ailleurs, si les choses ont traîné pendant 10 ans, c'est parce qu'il y a un autre facteur en jeu, qui n'a rien de scientifique. L'industrie agro-alimentaire. Pour elle, les alternatives, comme le fait de nourrir les troupeaux à coup de protéines végétales, sont coûteuses. Les protéines végétales ne sont pas produites en assez grande quantité, en Europe, pour remplacer les farines animales au pied levé. Il faut se tourner vers la production étrangère, ce qui déplaît souverainement aux producteurs locaux (l'Europe importe 70% de ses besoins et la France, 50%, selon des chiffres cités par Libération). Enfin, pour arranger le tout, une partie non négligeable du soja et du colza -d'où proviendront les protéines végétales en question- produit à l'étranger est transgénique...

Rien n'empêche d'imaginer une production "locale" accrue, mais il faudra y mettre le prix... et c'est le consommateur qui le paiera, d'une façon ou d'une autre.

Si les choses ont malgré tout débloqué la semaine dernière, c'est parce que les politiciens n'ont soudain eu d'autre choix que d'intervenir, que cela plaise ou non aux agriculteurs. Comme nos lecteurs français le savent déjà fort bien, un négociant en bestiaux de Beuzeville (Eure) et son fils ont été mis en état d'arrestation pour avoir vendu à la chaîne d'alimentation Carrefour une vache, vraisemblablement atteinte de la maladie. Une vache qu'ils savaient malades, selon l'accusation, mais qu'ils ont tenté de passer en douce. C'est le vétérinaire de l'abattoir local qui a repéré l'animal atteint et l'a écarté du lot.

Pas à temps, toutefois, pour empêcher 500 kg de viande, provenant du troupeau d'origine, de se retrouver en vente. Ces autres animaux n'étaient pas nécessairement malades. Mais puisqu'on ignore comment la vache malade a été infectée, il y a de quoi se poser des questions sur ses compagnes. Et il y a également de quoi se poser des questions sur la rigueur (ou l'absence de rigueur) des tests de dépistage...

L'excitation que cela a créé est loin de tout régler : l'AESA, cette agence lancée par le Conseil de l'Europe, sera chargée "d'évaluer les risques", de "formuler des avis scientifiques", mais justement rien que ça : des avis. Elle n'aura pas de pouvoir décisionnel, au contraire de l'Administration américaine des aliments et drogues (FDA) dont elle s'inspire. De sorte qu'on voit mal comment empêcher un autre "incident"...

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