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Semaine du 5 mars 2001



La science extra-terrestre


A
u moment où la Nasa s'excite encore autour de la quasi-mythique météorite ALH84001 et des micro-organismes que -prétend-on, une fois de plus- elle cacherait, plusieurs scientifiques se penchent le plus sérieusement du monde sur ce à quoi pourrait bien ressembler un extra-terrestre.


Croyez-vous à la vie extra-terrestres?
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Et parmi ces auteurs scientifiques, c'est, étonnamment, un auteur de science-fiction qui se fait le plus pessimiste: en ouverture à un dossier sur les extra-terrestres publié par rien de moins que la très austère revue Nature, Brian Aldiss déclare d'emblée que la croyance en l'existence de vies intelligentes ailleurs dans l'Univers a été prise pour acquis depuis le XIXe siècle... peut-être à tort (résumé de l'article; nécessite une inscription gratuite à Nature). Ce débat, souligne-t-il, attire les plus "sérieux, professionnels", des scientifiques. Mais "bien que les statisticiens puissent faire du lobbying sur le fait que la vie existe sûrement ailleurs dans l'Univers, l'évolution de ce que nous percevons comme "vie intelligente" semble hautement improbable, ailleurs que sur la Terre." Parce que nous nous sentons seuls face à l'immensité, nous cherchons plutôt à nous rassurer par la présence d'êtres supérieurs: hier, c'étaient les dieux, aujourd'hui, les extra-terrestres.

Le dossier en question de Nature s'est, il est vrai, coiffé d'un paravent pour faire sérieux: l'astrobiologie, cette "science" née ces dernières années, en bonne partie parce que la Nasa a décidé de créer un Institut d'astrobiologie -alors que ce type d'étude existait depuis longtemps sous le nom d'exobiologie. L'astrobiologie a l'avantage de permettre aux scientifiques de démontrer qu'ils sont capables, parfois, de faire travailler de concert des spécialistes de disciplines jusque-là très éloignées (en l'occurence, l'astronomie et la biologie, mais aussi la géologie, et même la physiologie humaine).

Mais comme le reconnaissent les trois auteurs de l'introduction à ce dossier spécial, un champ aussi large devient une arme à deux tranchants : plusieurs chercheurs ne sont même pas conscients que leur travail peut tomber dans le filet de l'astrobiologie. Et ce filet, à vouloir tout ratisser, en perd parfois ses objectifs de vue.

Même si elle ne devait jamais rien trouver de concret, l'astrobiologie aurait au moins l'avantage d'élargir notre perspective sur notre place dans l'Univers. Euan Nisbet et Norm Sleep, par exemple, font partie de ceux qui s'interrogent sur les origines de la vie: est-elle née sur Terre ou est-elle arrivée du ciel, grâce à une comète ? Sean B. Carroll, de l'Institut médical Howard Hughes, s'interroge sur les tours et détours auxquels une évolution biologique différente de la nôtre aurait pu aboutir. Lynn Rothschild et Rocco Mancinelli soulignent que les 10 dernières années ont démontré à quel point la vie peut s'accrocher dans les environnements les plus inhospitaliers -des volcans en éruption aux centrales nucléaires. De sorte que notre vision humaine des conditions nécessaires à la vie -un environnement riche en oxygène- n'est peut-être rien de plus qu'un préjugé qui nous empêche de voir les autres possibilités.

Du moins, la vie sous forme de micro-organisme -qui fut, après tout, la forme de vie dominante sur Terre pendant trois des quatre premiers milliards d'années. Mais pour les autres formes de vie, celles qu'on supposent capables de jongler avec les mathématiques et d'envoyer des signaux radio, si elles existent, elles sont diablement difficiles à localiser. Le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) oblige à poser cette question: si des civilisations avancées existent, pourquoi ne sont-elles pas déjà là ?

Oublions un instant les histoires d'OVNI et d'enlèvements qui conduisent certains à croire que les extra-terrestres sont, en vérité, déjà là. Même si nous considérions que tel est le cas, résument Jack Cohen et Ian Stewart, de l'Institut des mathématiques de l'Université de Warwick, en Grande-Bretagne, "nous serions en droit de supposer que ce sont des créatures hautement intelligentes, d'une civilisation technologiquement avancée, et qu'il est par conséquent peu probable qu'elles flottent un peu partout dans de gigantesques machines, occupées à kidnapper des indigènes ou à faire des trucs bizarres sur les organes reproducteurs des indigènes."

En fait, concluent ces deux auteurs, la question-clef devient plutôt: si une vie intelligente hautement avancée existe quelque part, serons-nous capables de la reconnaître? La réponse est clairement Non, à moins que cette vie ne tienne délibérément à communiquer avec nous -et que par conséquent, elle ne "s'abaisse" à notre niveau de compréhension.

Tout ceci n'est rien de plus, en un sens, que des experts qui s'amusent à spéculer et à jongler avec les futurs possibles. Mais un tel dossier dans Nature rappelle à ceux qui ont l'habitude de qualifier la science de terne, sans imagination et surtout, conservatrice, qu'au contraire, les débats sur les domaines les plus exotiques -c'est le cas de le dire- ont la cote, et fournissent du matériau aux discussions qui formeront le coeur de la biologie ou de l'astronomie de demain.

 

 


 

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