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semaine du 13 août 2001



La planète verte


L'environnement ne se contente pas d’être dévasté. Il peut lui aussi être dévastateur.


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Voici l’histoire d’une planète plus fragile qu’on ne le croit. Et pour une fois, ce ne sont pas les humains qui sont en cause, mais de banales plantes et d’encore plus anodins champignons. Tous deux pourraient avoir quitté les océans, pour coloniser la terre ferme, des centaines de millions d’années plus tôt que ce qu’on croyait jusqu’ici. Sauf que ce faisant, ils auraient provoqué deux des événements les plus dramatiques de l’histoire de notre planète.

L’affirmation, en soi, est étrange, puisqu’on imagine spontanément que l’arrivée de la végétation fut un événement-clef de notre histoire, un progrès majeur. Eh bien, pas tout à fait, selon une étude dirigée par Blair Hedges, de l’Université de Pennsylvanie.

Les champignons, d’abord : il y a un milliard et demi d’années, en quittant les océans et en s’incrustant sur la terre, centimètre par centimètre, ces organismes d’abord minuscules puis de plus en plus gros, se sont mis à absorber le dioxyde de carbone contenu dans l’air; à leur arrivée, 800 millions d’années plus tard, les plantes ont accéléré le processus. Or, le dioxyde de carbone, à cette époque en quantité très élevée, retenait la chaleur -parce qu’il provoquait ce qu’on appellerait aujourd’hui un effet de serre. La chute brutale -brutale, à l’échelle géologique- de ce gaz provoqua une baisse des températures tout aussi brutale, bouleversant du même coup les climats : et c’est ainsi que la Terre connut la pire époque glaciaire de son histoire. Une glaciation si intense que les géologues l’ont baptisée la Terre-boule de neige.

Mais les bouleversements n’étaient pas terminés. Les plantes qui avaient survécu avaient commencé à produire de l’oxygène. Quelques dizaines de millions d’années plus tard, il y a environ 550 millions d’années, le taux d’oxygène atteignit un niveau suffisant pour entraîner un autre bouleversement planétaire: ce qu’on appelle aujourd’hui l’explosion du Cambrien, une période de 5 à 10 millions d’années pendant laquelle la vie animale explosa littéralement : quantité de nouvelles espèces, qui s’éparpillèrent un peu partout.

"Si tout cela est vrai, il y a un lien entre la vie et l’environnement encore plus étroit que ce qu’on croyait", résume Blair Hedges, un astrobiologiste (nouvelle branche unissant l’astronomie et la biologie) dont l’étude a été financée par la Nasa.

Le chercheur, dont l’étude paraît dans la dernière édition de la revue Science, en est arrivé à cette conclusion par l’étude de 119 protéines de champignons, d’algues vertes et de plantes. C’est la plus vaste étude génétique comparative de plantes à ce jour. Les différences entre ces protéines fournissent une mesure du temps écoulé depuis que leurs ancêtres se sont divisés. Jusque-là, les plus anciennes traces fossiles de plantes ne remontaient qu’à 480 millions d’années, bien qu’on se doutait qu’elles étaient apparues plus tôt.

Certains sont sceptiques. Interrogé par le service d’information de la revue Nature, Charles Wellman, de l’Université de Sheffield, en Angleterre, souligne que notre compréhension de ces "horloges moléculaires" que sont les protéines est encore trop récente pour accréditer de telles conclusions. Une seule erreur d’évaluation (Hedges a présumé que les protéines animales et celles des plantes évoluaient au même rythme, ce qui lui a donné une base de comparaison), une marge d’erreur trop grande, et tout l’édifice s’écroule.

Mais les chercheurs qui, depuis quelques années que circule cette image de la Terre-boule de neige, tentent d’y trouver une explication rationnelle, saluent cette nouvelle hypothèse. Car la présence de plantes aussi tôt dans notre histoire collerait parfaitement à la baisse radicale, encore inexpliquée, de dioxyde de carbone.

 


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