Semaine du 13 novembre 2000

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sur la Conférence de La Haye


Si on avait besoin d'une preuve comme quoi l'environnement n'est vraiment plus à l'ordre du jour des gouvernements, elle est là. Du 13 au 24 novembre, a lieu à La Haye, aux Pays-Bas, une rencontre internationale, rassemblant tous ce que le globe compte de gens influents en politiques environnementales. Soit dit en passant, cette rencontre réunit des ministres de l'Environnement et des écologistes, mais aussi des représentants de l'industrie automobile et pétrolière, dont ceux de l'OPOP, inquiets d'une éventuelle réduction de la consommation de pétrole...

Avec plus de 150 pays représentés, c'est la plus importante rencontre du genre depuis celle de Kyoto, en 1997, où avait été adopté le Protocole du même nom, et elle a justement pour but de mettre la dernière main aux règles devant régir ce fameux Protocole.

En d'autres termes, cette rencontre devrait en théorie mettre sur les rails ce protocole. Lequel n'a jusqu'ici été ratifié que par 30 pays, dont aucun des grands pays industrialisés. Le protocole devrait, toujours en théorie, conduire tous les pays, petits et grands, à une diminution radicale de leurs gaz à effet de serre: d'ici 2010 ou 2012, ces gaz devraient avoir été ramenés à un niveau de 5% inférieur à celui où ils étaient en 1990. Pour le ministre de l'Environnement britannique, cela se traduirait, dans les pays riches, par une réduction de rien de moins que les trois quarts des émissions actuelles. Pour l'industrie, ce serait un virage énorme.

Or, la Chine a déjà annoncé, plus tôt ce mois-ci, qu'elle ne réduira pas ses émissions polluantes, alléguant que cela pourrait nuire au développement économique dans lequel elle est engagée pour rattraper les pays riches. La plupart des pays du Tiers-Monde ne sont pas intéressés non plus, si cela doit les empêcher d'accéder à la prospérité. Les Etats-Unis ne veulent pas déplaire à leur industrie. Tout comme l'Australie et le Japon, qui réclament des règles d'application du Protocole de Kyoto les plus souples possible, afin de pouvoir utiliser au maximum les forêts et les sols "absorbeurs" de ces gaz -et ainsi, ne pas toucher à leurs industries. Qui reste-t-il? Les Iles Mouk-Mouk, peut-être.

Les négociateurs sont prêts à bien des compromis pour en arriver à une entente: repousser le délai, ajuster les pourcentages de réduction exigés, autoriser des mesures alternatives (comme de planter, justement, des forêts, capables ainsi d'avaler davantage de ces fameux gaz à effet de serre). Mais en bout de ligne, plusieurs gouvernements semblent avoir d'ores et déjà décidé, avant même d'avoir mis le pied à La Haye, que cette conférence aura peu, sinon aucun, effet sur leurs politiques environnementales. Le "show" sur les changements climatiques, comme l'appelle le New Scientist, sera le théâtre de plusieurs constats dramatiques et de nouvelles études scientifiques inquiétantes, mais le Protocole de Kyoto, lui, a l'air d'être sur la voie d'évitement.

Parmi les propositions déposées par l'Union européenne, seule à s'être clairement opposée à l'utilisation massive de ces forêts "absorbantes", il y a ce compromis: que les nations s'engagent à atteindre au moins la moitié de leurs objectifs par des réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis s'y sont opposés vigoureusement, eux qui semblent particulièrement tenir à la formule des forêts absorbantes; une formule qui a l'avantage de donner bonne conscience tout en satisfaisant l'industrie. Le meilleur des deux mondes, en somme.

Certes, à la veille de la conférence de La Haye, Bill Clinton a pris une position courageuse en faveur de mesures de réduction des émissions. Mais Bill Clinton ne sera plus président dans deux mois. Il n'a pas à plaire ou à déplaire à un électorat.

Le concept de "développement propre" risque d'entraîner lui aussi des débats animés: en clair, il s'agit d'un mécanisme par lequel des nations industrialisées pourraient obtenir des "crédits" sur leurs réductions d'émissions, si elles investissent dans la création d'énergies renouvelables dans les pays en voie de développement. Le débat consiste à savoir où commence et où s'arrête le concept "énergie propre": le solaire et l'éolien sont évidemment en lice, mais d'aucuns voudraient élargir la définition jusqu'au nucléaire et aux barrages hydro-électriques. L'Union européenne est divisée sur cette question.

Si le Protocole de Kyoto n'est pas ratifié par les différents gouvernements avant 2002, il tombe dans les oubliettes.

 

 

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