Semaine du 20 novembre 2000

En manchettes la semaine dernière:
Quand la planète est balayée sous le tapis

A lire également cette semaine:
Le vote électronique n'est pas un remède

Le ritalin sur une glace mince

Pourquoi dormez-vous si mal?

Les pyramides ont la tête dans les étoiles

Voir Pluton et puis mourir

Et plus encore...


Archives des manchettes


LE KIOSQUE
Tous vos médias sur une seule page!

A voir aussi:

Le Kiosque des sciences humaines

Le Kiosque Histoire

 


Robot, lève-toi et marche


D
ans une scène qui a rappelé à plusieurs un ou deux films de science-fiction, des scientifiques ont fait en sorte qu'un singe soit capable de faire bouger le bras d'un robot... par la seule force de sa pensée.

Contrôlerez-vous votre ordinateur par la pensée?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito

 


Plus précisément, ils ont utilisé les signaux électriques qui, dans le cerveau du singe, lui " ordonnent " de lever son propre bras, pour faire lever le bras de ce robot. Une technologie qui, a-t-on immédiatement souligné, pourrait un jour aider des gens paralysés à contrôler des membres artificiels.

Mais on n'en est pas encore là, et on en est même encore très loin. Miguel Nicolelis, de l'Université Duke à Durham (Caroline du Nord) et ses collègues, ont simplement fabriqué un robot très banal: ni corps ni jambes ni tête. Juste un bras, et l'objectif était tout aussi simple, amener ce bras mécanique à "singer" deux actions: lorsque le singe bouge l'un ou l'autre de ses bras, et lorsqu'il va chercher de la nourriture. Un deuxième bras mécanique, copie du précédent, était à 950 kilomètres de là, relié par Internet au laboratoire. Le but de cette expérience était d'une part de mieux comprendre les mécanismes du cerveau, mais surtout, de mesurer la quantité "d'énergie", si l'on peut dire, nécessaire à faire bouger un bras, mécanique ou non.

Pour ce qui est des mécanismes du cerveau, l'équipe de l'Université Duke n'a pas ajouté grand-chose à la somme de connaissances amassées depuis des décennies: elle s'est plutôt appuyée sur cette somme pour prédire à quel moment et de quelle façon un bras bougerait s'il recevait telle et telle impulsion de telle et telle région du cerveau.

C'est la suite qui était difficile: comment utiliser ces signaux électriques, ces impulsions en provenance des neurones, pour faire bouger le bras-robot.

Les chercheurs ont dû implanter 96 électrodes dans six régions-clefs du cerveau d'un premier singe, (et seulement 32 électrodes pour un 2e singe) régions connues pour être associées aux mouvements. Ces électrodes servaient à mesurer ce qui se passait à mesure que les deux animaux apprenaient à effectuer certaines tâches -comme de ramasser de la nourriture placée à un parmi quatre endroits d'un plat. La masse de données ainsi accumulée a été confiée à un ordinateur, qui en a dégagé les principaux paramètres. Au bout d'un certain temps, l'ordinateur est devenu capable, à partir de l'analyse de telle et telle impulsion, de donner l'ordre au bras mécanique de bouger -et c'est ainsi que le robot s'est mis à faire les mêmes mouvements, exactement les mêmes mouvements, que les deux singes.

Les mouvements plus complexes ont été bien mieux imités s'agissant du singe doté du plus grand nombre d'électrodes.

Bref, ces singes n'ont pas vraiment fait bouger le robot : c'est l'ordinateur qui a singé le singe. Mais le fait que les deux bras mécaniques, y compris celui situé à 950 km, aient reproduit, à la seconde près, les mouvements de l'animal, constitue la preuve scientifique dont les chercheurs avaient besoin pour démontrer aux yeux du comité de lecture de la revue Nature, et du reste du monde, qu'ils avaient bel et bien "décodé" les impulsions électriques du cerveau qui constituent la base mÊme de nos mouvements. Et par conséquent, qu'il serait théoriquement possible de reproduire ces impulsions, sans l'aide d'un singe cette fois.

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-Å-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages Å...

La QuÂte des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire