Manipuler les gènes avec une télécommande

(ASP) - On met l’interrupteur à ON ou OFF, et le gène fait de même. Une manière facile de guérir bien des maladies...

Trop facile, en fait. Parce qu’entre la théorie et la pratique, il y a plusieurs pas qui n’ont pas encore été franchis, et ne le seront peut-être pas avant longtemps. Mais le premier pas, lui, l’a été : Joseph Jacobson, de l’Institut de technologie du Massachusetts (le MIT) et ses collègues, ont mis au point de "l’ADN contrôlé par télécommande". De l’ADN artificiel, plus précisément, dont les gènes deviennent actifs (ON) ou inactifs (OFF) à volonté. Or, dans la nature, y compris dans notre propre corps, c’est souvent le fait qu’un gène soit actif ou inactif qui détermine si on souffrira de telle ou telle maladie : un gène qui devrait être endormi mais qui devient actif peut par exemple produire une protéine dommageable. A l’inverse, un gène resté inactif alors qu’on attend beaucoup de lui peut signifier une carence dont notre organisme ne se relèvera pas.

Grâce aux merveilles de la nanotechnologie —ou technologie de l’infiniment petit- ces chercheurs ont donc synthétisé 38 bases d’ADN, qu’ils ont assemblées en boucle. Des cristaux d’or d’un millième de millimètre, à chaque extrémité, ont agi comme antennes, captant le courant électrique qu’envoyaient les chercheurs. Un peu de courant, et les gènes se mettaient à ON. Pas de courant, et ils revenaient à OFF.

Une application thérapeutique appartient encore à un futur indéterminé, mais " cela semble ingénieux ", se sont extasiés les experts interrogés par les médias. La recherche est parue dans la dernière édition de la revue britannique Nature.